En garde à vue à l'hôpital, l'assaillant, blessé par les tirs de riposte d'un soldat, avait refusé jusqu'ici de parler à la police qui cherchait à déterminer formellement son identité. Il a accepté lundi de répondre aux enquêteurs et a "développé sa première version des faits", selon une source judiciaire.
Vendredi matin, l'agresseur, armé de deux machettes de 40 cm, s'est précipité sur une patrouille de quatre militaires en criant "Allah Akbar". Un premier soldat a été légèrement blessé au cuir chevelu, un second a tenté de repousser l'assaillant sans utiliser son arme, avant de tirer, à quatre reprises, le blessant grièvement.
Le Louvre, musée le plus fréquenté du monde, fermé après l'agression, a rouvert dès samedi. Cette attaque a ravivé de douloureux souvenirs en France où une série d'attentats jihadistes ont fait 238 morts en 2015 et 2016, et qui vit sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis quinze mois.
L'enquête se poursuit sur le passé et les motivations de ce jeune homme apparemment sans histoires, diplômé en droit et cadre commercial dans une entreprise aux Emirats Arabes Unis. Quel est son parcours? Pourquoi s'est-il rendu en Turquie en 2015 et 2016? A-t-il agi seul ou sur des instructions?
Le suspect est légalement entré comme touriste en France le 26 janvier sur un vol en provenance de Dubaï, avant de séjourner dans une location à la semaine proche des Champs Elysées. Selon une source proche de l'enquête, l'appartement au tarif de 1.700 euros avait été réservé en ligne dès le mois de juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre, sous le nom d El-Hamahmy.
Aucune revendication n'est venue glorifier à ce stade cette attaque et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'a été trouvée lors de la perquisition dans l'appartement loué à Paris. Les enquêteurs ont toutefois retrouvé sur un compte Twitter à son nom des tweets exaltés où il semble apporter son soutien au groupe terroriste, Daech.
Pour son père, un haut gradé de la police égyptienne à la retraite, Abdallah El-Hamahmy n'avait montré aucun signe de radicalisation. Il le croyait parti en voyage d'affaires.