C’est en douce que Leïla Aïchi, candidate dans la 9e circonscription des Français à l’étranger, s’est rendue ces deux derniers jours au Maroc, notamment à Casablanca.
Cette visite intervient dans le cadre du circuit africain de sa campagne électorale pour les législatives 2017. Elle y rencontre de potentiels électeurs. Des instants immortalisés par des reportages diffusés par les chaînes françaises de télévision.
C’est ainsi que du 31 mai au 1er juin, à Casablanca, elle a rencontré dans un lieu tenu secret quelques représentants des Français du pays, mais également, et à la demande de son équipe de campagne, des représentants de la presse nationale.
Ce vendredi 2 juin, le staff de la candidate qui se prévaut de l'aval de La République En Marche, alors que Aïchi ne figure pas sur la liste des investis, était à Marrakech. Contacté par le360, Jean-Yves Leber, membre de cette équipe, ne semble pas ravi de notre initiative.
Il prend quand même la peine de nous répondre. «Nous n’avons pas compris la cabale dont nous avons fait l’objet au Maroc, d’où notre attitude réservée», précise-t-il. Et pour cause! La candidature de Leïla Aïchi a provoqué une véritable polémique au Maroc.
Lire aussi : Révélations. Quand la «Française» Leila Aïchi défendait la position algérienne sur le Sahara
Les documents d’un colloque qu’elle avait organisé et dans lesquels elle exposait sa position pro-Polisario sont sortis des oubliettes. «Mme Aïchi parlait de colonisation française, et n’insinuait nullement une remise en cause de la souveraineté marocaine sur le Sahara», explique aujourd'hui son porte-parole.
La candidate aux législatives qui se présente également comme une experte des questions sécuritaires attaque dorénavant le dossier du Sahara sous un autre angle. Du moins, c'est ce qu'elle dit. Elle verrait dans la politique de développement durable initiée par le Maroc une solution bénéfique aux «réfugiés en souffrance» des camps de Tindouf. Et son nouveau credo serait désormais qu'«il n'y a pas de développement durable sans sécurité!»
Pour le conseiller d’Aïchi, l’«incident» diplomatique trouverait ses origines dans une «machination» initiée par une fraction de l’équipe de La République En Marche! qui ne voulait pas d’elle dans cette 9e circonscription.
Un fait que semble confirmer ce communiqué tombé en fin de matinée de ce 2 juin. Catherine Barbaroux, présidente de la République En Marche! y souligne que Leila Aïchi (MoDem) a été désinvestie, car elle n’était pas à même «de représenter le mouvement à l’étranger et de mettre en œuvre le programme d’Emmanuel Macron pour l’international».
Lire aussi : La pro-Polisario Leila Aïchi retirée de la liste définitive des candidats Macron
L’équipe de Leïla Aïchi rappelle que l’investiture de cette dernière s’est faite d’un commun accord entre le président Emmanuel Macron et l’actuel garde des Sceaux, François Bayrou. Elle fait partie de la centaine de candidats MoDem investis conjointement par les deux formations.
Mais il s’avère que la décision de sa désinvestiture émanerait du staff actuellement aux commandes dans La République En Marche!. A quelques jours du scrutin, le matériel de promotion de campagne de Leïla Aïchi arbore autant le logo de La République En Marche! que celui du MoDem. Ces élections se seront véritablement distinguées par leur opacité.