Le ministère de l'Intérieur a annoncé 105.200 participants dans toute la France, soit quatre fois plus que les 25.500 de la précédente mobilisation, le 18 décembre.
A Paris, la manifestation la plus importante a rassemblé plusieurs milliers de personnes à l'appel des Patriotes du candidat pro-Frexit à la présidentielle Florian Philippot, retrouvant le niveau des mobilisations de cet été, lorsque avait été annoncé le pass sanitaire.
«Macron, ton pass on n'en veut pas», «Touchez pas aux enfants», scandaient les manifestants, dont beaucoup arboraient un drapeau français, au milieu de quelques fleurs de lys.
«Si la loi passe, on ne pourra plus aller à l'école, on ne pourra plus travailler», a dit craindre dans la foule un jeune homme de 17 ans, proche des idées de Florian Philippot, qui ne veut pas «s'injecter un vaccin en cours d’expérimentation».
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Une bibliothécaire de 57 ans, se déclarant plutôt «écolo» et mélenchoniste, se dit elle «dérangée» par la personne de Florian Philippot. Mais elle a tenu à protester contre «le pass qui devient une obligation vaccinale déguisée», alors que les vaccins produisent selon elle «des effets secondaires».
La manifestation partie de la place du Palais royal a pris place Vauban des allures de meeting politique, plusieurs personnalités d'extrême-droite venant apporter leur soutien aux manifestants: via message vidéo, la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, le très conservateur Jean-Frédéric Poisson, soutien d'Eric Zemmour, ou l'ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon.
«Tout vacciné est un futur non vacciné» en raison de la nécessité d'effectuer un ou des rappels, «tout Français est dans le collimateur des folies liberticides de Macron le dingue», a fustigé dans son discours Florian Philippot.
Une source policière a qualifié ce rassemblement de «tendu». Tout comme celui tenu boulevard de l'Hôpital (dans le sud-est de Paris), à l'initiative de gilets jaunes, qui a lui aussi retrouvé des niveaux de mobilisation similaires à ceux du début de l'été.
Le projet de loi sur le pass vaccinal, adopté par les députés jeudi dernier, doit passer devant le Sénat la semaine prochaine.
A Lyon, une petite foule de manifestants de tous âges et peu masqués s'est rassemblée dans une ambiance bon enfant sur la place Bellecour, en centre-ville. Parmi eux quelques «gilets jaunes», des drapeaux tricolores et un rouge de la CGT. Slogans dénonçant «l'apartheid social» et huées contre le président Emmanuel Macron et son Premier ministre ont ponctué la manifestation.
Les manifestants étaient environ 500 à Dijon, 650 à Saint-Etienne, près de 500 au Puy-en-Velay, selon les autorités, des chiffres en nette augmentation par rapport aux précédentes mobilisations.
A Bordeaux, entre 500 et 1.000 personnes, selon la police, et 9.000 selon les organisateurs, ont manifesté malgré la pluie sous les cris de «Macron on t’emmerde». «A quand un vaccin du respect?», «Confiance rompue», pouvait-on lire sur les pancartes.
Une manifestante bordelaise, non-vaccinée contre le Covid-19 «mais pas antivaccin», a dit défiler «pour la première fois de sa vie» car les propos du président de la République ont «fait déborder le vase».
Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé la manifestation à Montpellier, qui a rassemblé 3.700 personnes selon la préfecture. A Toulouse, où des incidents se sont aussi produits, ils étaient 2.200 selon la préfecture.
Dans l'Est, 1.250 manifestants ont défilé à Colmar et 1.900 à Mulhouse, selon la préfecture du Haut-Rhin. Ils étaient 1.500 à Strasbourg, selon celle du Bas-Rhin.
A Paris, trois cortèges ont rassemblé 18.000 personnes, selon le ministère qui a fait état de 10 interpellations et de trois membres des forces de l'ordre blessés. Dans tout le reste du pays, où il y a eu 24 interpellations et sept policiers blessés légèrement selon le ministère, ils étaient 87.200 dans la rue.
Le 11 septembre dernier, les autorités avaient dénombré 121.000 manifestants contre la vaccination et le pass sanitaire sur l'ensemble du territoire et quelque 237.000 participants le 7 août.