Si cette hypothèse se confirmait, elle éclairerait d'un nouveau jour la brusque tension ressentie récemment dans les relations entre Najat Vallaud Belkacem et le Premier ministre Manuel Valls. Lui aussi lorgnerait ce poste clef de la machine socialiste dans la période post-élection présidentielle.
Ce scénario et cette course vers les postes supposent que la défaite de la gauche lors du prochain scrutin présidentiel est sérieusement envisagée et que le processus de recomposition et de repositionnement des uns et des autres est en marche.
Entre Vallaud Belkacem et Valls, les divergences et les tensions ont brusquement fait leur apparition dans une relation jadis empreinte d'une forme de complicité. Sur le Burkini et l'arsenal juridique pour l'interdire comme sur l'Islam et sa place au sein de la société française, Najat Vallaud Belkacem n'a pas hésité à tacler ouvertement Manuel Valls, comme pour mieux prendre ses distances et marquer sa différence.
Najat Vallaud Belkacem a le vent en poupe en ce moment. De nombreuses indiscrétions indiquent que le président François Hollande pense lui confier un poste clef dans la structure chargée de lancer sa campagne électorale, comme le poste de directrice de campagne par exemple.
François Hollande semble avoir pris en "affection politique" Najat Vallaud Belkacem qu'il n'a jamais prise en défaut de trahison alors qu'un homme comme Emmanuel Macron, considéré par tous comme la création de François Hollande, lui avait planté un couteau dans le dos.
Issue du réseau de Ségolène Royal, profil d'une compétence confirmée, marquée clairement à gauche, Najat Vallaud Belkacem est devenue une valeur sûre de la politique en France. François Hollande pourrait l'utiliser pour tenter de renouer les fils avec cette gauche frondeuse qui lui lance tant de défis.