Plus de 2.000 personnes, à l'intérieur de la cathédrale gothique, et des centaines à l'extérieur sont attendues pour rendre hommage au père Jacques Hamel, 85 ans, égorgé alors qu'il célébrait une messe matinale pour cinq fidèles dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une ville de l'agglomération rouennaise.
Cette mort, chargée de symboles, donnée avec sang froid par deux jeunes jihadistes de 19 ans se réclamant de l'Etat islamique (EI) a causé un vif émoi en France, parmi les chrétiens mais également dans toute la population, de nombreux musulmans rejetant un tel acte barbare.
Le père Jacques Hamel était notamment connu localement pour son investissement personnel dans le dialogue inter-religieux avec les musulmans de sa ville.
Cet attentat, le dernier d'une longue série qui a endeuillé la France depuis un an et demi, a été commis douze jours après le massacre de Nice (sud-est, 84 morts) perpétré par un jihadiste au volant d'un camion après le feu d'artifice du 14 juillet, sur la Promenade des Anglais.
Dans des conditions de sécurité très strictes, la cérémonie aura lieu à partir de 14H00 (12H00 GMT), en présence du ministre de l'Intérieur et des Cultes Bernard Cazeneuve et des autorités locales et régionales.
Un écran géant sera installé sur le parvis de la cathédrale pour que le public puisse suivre la cérémonie.
Le père Hamel, originaire du nord de la France, ne sera pas inhumé à Rouen, mais dans la plus stricte intimité familiale, selon ses proches, et en un lieu non encore précisé.
Son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, où il avait officié près d'une cinquantaine d'années et théâtre du sordide assassinat, restera quant à elle fermée pour plusieurs semaines, selon le diocèse, jusqu'à ce qu'un "rite pénitentiel de réparation" permette la réouverture et la reprise du culte après la profanation.
Ces obsèques se déroulent deux jours après que des centaines de musulmans sont venus prier dans les églises de France aux côtés des catholiques lors de la messe dominicale, en signe de "solidarité" et "d'espérance". Le pape François lui-même a réagi à l'attentat, refusant de faire l'amalgame entre islam et violences.