"Parce que le risque est immense, parce que les Français sont désorientés et souvent désespérés, j'ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d'alliance", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Bayrou, 65 ans, indiquant vouloir ainsi contrer l'extrême droite à la présidentielle.
M. Bayrou, qui était crédité d'environ 5% d'intentions de vote dans les sondages, renonce ainsi à une quatrième candidature d'affilée, après celles de 2002 (6,8% des voix), 2007 (18,6%) et 2012 (9,1%).
Une bonne nouvelle pour l'ex-ministre du gouvernement socialiste Emmanuel Macron, lancé dans la course sous l'étiquette "ni droite ni gauche" et qui s'est imposé comme le troisième homme de la campagne aux côtés du conservateur François Fillon et de la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen.
L'annonce de M. Bayrou clôt une séquence de plusieurs mois au cours de laquelle le président du parti centriste MoDem avait laissé entendre qu'il pourrait se représenter.
Mais pour cette figure de poids du centre, pro-européen, "jamais dans les 50 dernières années la démocratie en France n'a été dans une situation aussi décomposée". La France encourt selon lui "le pire des risques de flambée de l'extrême droite, qui fait planer la menace d'un danger majeur et immédiat pour notre pays et pour l'Europe".
"S'il ne tenait qu'à moi, bien sûr, j'irais, à la seconde. Mais le danger que représente Marine Le Pen, qui peut réellement gagner cette élection, me pose un cas de conscience", confiait récemment M. Bayrou en petit comité.