"C'est avec tristesse que je peux confirmer que 10 personnes ont été tuées et que 10 ont été blessées", a indiqué le gouverneur du Texas Greg Abbott, qui s'est rendu dans la petite ville de Santa Fe, où s'est produit le drame tôt vendredi matin.
"La majorité (des morts) sont probablement des élèves", avait indiqué plus tôt le shérif Ed Gonzalez. Son bureau a diffusé un portrait du suspect, Dimitrios Pagourtzis, qui montre un garçon aux cheveux châtains hirsutes et au visage rond, qui a été placé en détention. Deux autres personnes sont également interrogées, selon Greg Abbott.
Le mode opératoire, l'apparence juvénile du tireur et le désarroi des adolescents filmés en train d'évacuer par les télévisions nationales donnent un air de déjà vu à cette nouvelle fusillade dans une école.
Il y a seulement trois mois, 17 personnes décédaient ainsi sous les balles d'un tireur de 19 ans dans un lycée de Parkland, en Floride, le massacre déclenchant une mobilisation nationale.
Plus d'un million de personnes, en majorité des jeunes, ont manifesté fin mars à travers le pays, sans que les responsables politiques ne prennent de dispositions légales significatives. "Vous ne méritiez pas ça", s'est insurgée dans un tweet Emma Gonzalez, l'une de meneuses de ce mouvement. "Vous méritez d'être en paix toute votre vie, pas seulement une fois qu'une épitaphe le dit sur votre tombe", a lâché la jeune femme.
Le président américain Donald Trump a lui rapidement dénoncé "une attaque horrible" et demandé à ce que tous les drapeaux soient mis en berne sur les bâtiments fédéraux jusqu'au 22 mai. "Cela dure depuis trop longtemps dans notre pays" a-t-il affirmé depuis la Maison-Blanche, assurant que son administration était déterminée à faire "tout ce qui est en son pouvoir" pour protéger les élèves et s'assurer que "ceux qui représentent une menace pour eux-mêmes et pour les autres" ne puissent détenir d'armes.
Le tireur a aussi laissé des explosifs dans une maison et un véhicule, a prévenu Greg Abbott. "L'une des raisons pour lesquelles nous sommes préoccupés par les explosifs est le fait que nous en avons détectés différents types", a-t-il expliqué. Le shérif Gonzalez avait déjà indiqué que des équipes d'artificiers étaient sur place.
Quant aux armes utilisées -un pistolet et un fusil- "le tireur a récupéré ces deux armes auprès de son père (...) Je ne sais pas si le père était au courant", a expliqué le gouverneur, ajoutant qu'il les possédait légalement.
Des images provenant de comptes en ligne associés à Dimitris Pagourtzis ont fait surface, notamment une où le jeune homme a photographié un t-shirt noir frappé de la phrase "Born to Kill" (né pour tuer). Le gouverneur a expliqué que des informations déjà trouvées "dans ses journaux sur son ordinateur et son téléphone" avaient permis d'établir que le tireur, qui s'est rendu de lui-même, prévoyait de se suicider après l'attaque qu'il avait planifiée.
Parmi les victimes figure notamment un policier, grièvement blessé à un bras et dans un état critique.
Richard Allen, un parent d'élève, a raconté à la chaîne locale KTRK être arrivé sur place peu après le début de la fusillade. "Mon fils a dit que quelqu'un était entré dans la salle des cours d'arts et a commencé à tirer sur beaucoup d'élèves", a-t-il dit.
C'est la dernière fusillade en date dans un établissement scolaire des Etats-Unis et elle ravive pour les Texans la mémoire des 25 victimes, dont une femme enceinte, tuées par balles dans une église du sud de l'Etat en novembre dernier.
"Une fois de plus, le Texas a vu le visage du diable", a déclaré vendredi le sénateur Ted Cruz.