«Nous avons réitéré qu’un cessez-le-feu immédiat était nécessaire de toute urgence», ont déclaré les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de la France, du Canada, de l’Italie, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon dans leur communiqué final, à l’issue d’une réunion de deux jours à Niagara (Canada).
«Les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force», ont-ils ajouté, réaffirmant leur «soutien indéfectible» à Kiev et à la souveraineté du pays.
«L’Ukraine veut la fin de la guerre aussi rapidement que possible», a plaidé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, invité au sommet, avant d’appeler le G7 à continuer d’investir dans la fabrication de missiles et de drones, ainsi que dans la défense aérienne de l’Ukraine.
Selon lui, le président russe Vladimir Poutine «se fait toujours l’illusion qu’il peut gagner».
Plus tôt, Ottawa, hôte du sommet, avait annoncé de nouvelles sanctions contre Moscou, alors qu’à l’approche de l’hiver l’Ukraine est la cible d’attaques russes redoublées contre ses infrastructures énergétiques.
Le mois dernier, Donald Trump avait imposé des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières russes — Rosneft et Lukoil — fustigeant Vladimir Poutine pour son refus de mettre fin au conflit.
«Impact dévastateur»
Pour cette deuxième rencontre de l’année des chefs de la diplomatie du club des grandes démocraties industrialisées, les représentants de l’Afrique du Sud, de l’Australie, du Brésil, de l’Inde, du Mexique, de la Corée du Sud et de l’Arabie saoudite avaient également été invités.
Tous ont évoqué le conflit au Soudan, qui s’est encore aggravé ces dernières semaines.
«Nous déplorons l’impact dévastateur de cette guerre sur les civiles et les civils, notamment la famine qui a conduit à la plus grande crise humanitaire au monde. Nous condamnons sans équivoque les violences sexuelles», a dénoncé le G7.
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Ce vaste pays d’Afrique est déchiré depuis avril 2023 par une lutte pour le pouvoir opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), tous deux accusés d’exactions. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de douze millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU.
Dans la foulée, l’américain Marco Rubio a demandé l’arrêt des livraisons d’armes aux paramilitaires: «Quelque chose doit être fait pour arrêter les livraisons d’armes et le soutien dont bénéficient les FSR, alors qu’ils continuent leurs avancées».
Les Émirats arabes unis, alliés des États-Unis, sont accusés par plusieurs ONG de fournir des armes aux FSR, ce qu’ils démentent.
Lors des réunions, deux dossiers très conflictuels ont été évités, selon des participants: le Venezuela et la brouille canado-américaine sur les droits de douane.
En quittant le Canada, Marco Rubio a affirmé que ses alliés du G7 n’avaient pas évoqué le dossier vénézuélien avec lui. La veille, le ministre français Jean-Noël Barrot s’était pourtant dit «préoccupé» par les opérations militaires américaines dans les Caraïbes.
Ces dernières semaines, les États-Unis ont mené une série de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent — sans présenter de preuves — de transporter de la drogue, causant au total 76 morts.
Le Canada et les États-Unis n’ont pas non plus abordé la question de leur différend économique.
Ils avaient entamé depuis plusieurs semaines des discussions commerciales mais, vexé par une publicité canadienne concernant les droits de douane, Donald Trump a annoncé fin octobre y mettre un terme. Depuis, Ottawa a plusieurs fois réaffirmé être prêt à reprendre la discussion.
De son côté, la ministre canadienne Anita Anand a expliqué qu’elle n’était pas en charge du dossier et qu’elle ne l’avait pas abordé avec Marco Rubio.
«Nous entretenons d’excellentes relations de travail», a-t-elle assuré, précisant qu’ils s’étaient concentrés sur «leur collaboration sur de nombreux dossiers, de l’Ukraine au Moyen-Orient, en passant par Haïti et l’Arctique».












