«Nous ne pouvons pas faire comme si rien ne s’est passé», a déclaré Ali Bongo Ondimba lors de la cérémonie devant, entre autres officiels, le Premier ministre chef du gouvernement, Daniel Ona Ondo et les présidents des deux chambres du parlement (Assemblée nationale et Sénat).
«Monsieur le Premier ministre, je vous demande de me proposer les mesures qui permettent de réduire sensiblement les dépenses de fonctionnement de l'Etat», a-t-il dit dans cette allocution, la toute dernière dans cette circonstance pour son premier mandat de 7 ans qui s’achève le 16 octobre 2016.
«Le Gabon subit, à l’instar de nombreux autres pays pétroliers, les contrecoups de la chute brutale du prix du baril du pétrole, qui est passé de 117 dollars à moins de 37 dollars aujourd’hui, soit une baisse de 70% de sa valeur», a rappelé le président gabonais.
Outre la chute des cours du baril de pétrole, le Gabon connait depuis la fin des années 90 un effondrement de sa production pétrolière. La production de l’or noir a, en effet, atteint son pic en 1997 avec un plafond record de 18,56 millions de tonnes. Depuis le début des années 2000 elle oscille entre 10 et 12 millions de tonnes.
Selon le Trésor public gabonais, la production a connu une légère remontée depuis 2006 pour atteindre 12,3 millions de tonnes en 2012 grâce aux investissements réalisés sur les champs marginaux. Ces investissements étaient rendus possibles par les cours élevés du baril durant cette période. La production a encore déclinée en 2013 pour se situer à 10,5 millions de tonnes.
La crise en cours a ralenti les investissements, selon plusieurs opérateurs établis au Gabon. Une situation qui pourrait se révéler catastrophique pour le pays dont le budget dépend encore à plus de 60% des revenus du pétrole malgré une courageuse politique de diversification de l’économie engagée au début des années 2000 sous la houlette du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.