L’armée israélienne, qui se prépare à lancer une offensive terrestre pour «anéantir» le Hamas, a intensifié dimanche ses frappes sur Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas a déclaré que les raids les plus meurtriers ont eu lieu à Deir al-Balah, où 80 personnes, dont des femmes et des enfants, ont péri et plusieurs immeubles ont été détruits. Des raids ont également visé Khan Younès et Rafah dans le sud.
Alors qu’un second convoi de camions est entré dimanche dans la bande de Gaza depuis l’Egypte, le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien ont convenu «qu’il y aurait dorénavant un flux continu dans Gaza de cette assistance cruciale», selon un communiqué de la présidence américaine.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a par ailleurs mis en garde dimanche tout «pays» qui serait tenté d’«élargir» le conflit, affirmant que les États-Unis n’hésiteraient «pas à agir» si ses intérêts étaient visés.
Cette déclaration intervient après que l’Iran, allié du Hamas et du Hezbollah libanais, a averti Washington et Israël que la situation pourrait devenir «incontrôlable» si ces deux pays ne mettaient «pas immédiatement un terme aux crimes contre l’humanité et au génocide à Gaza».
«Il n’y aura plus de Hamas»
Depuis le déclenchement des affrontement, le 7 octobre, après l’attaque du Hamas, plus de 1.400 personnes ont été tuées côté israélien, la plupart des civils. Le Hamas a en outre enlevé 212 Israéliens ou étrangers.
Dans la bande de Gaza, au moins 4.651 Palestiniens, en majorité des civils, dont près de 1.900 enfants, ont été tués dans les bombardements israéliens, qui ont détruit des quartiers entiers, selon le ministère de la Santé du Hamas.
À la morgue de Deir el-Balah dimanche, une femme éclate en sanglots en découvrant le corps de sa fille et de plusieurs enfants de sa famille, les Natil. Les noms de trois d’entre eux, Layan, Hani et Joane, sont écrits au feutre sur leurs jambes.
L’armée israélienne a appelé les civils du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud pour se mettre à l’abri. Mais ses frappes continuent également de toucher le sud. «Cela doit être la dernière guerre à Gaza. Pour la simple raison qu’il n’y aura plus de Hamas», a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
«Situation catastrophique» à Gaza
Deux jours après l’attaque du Hamas, Israël a imposé un «siège complet» à Gaza -soumise déjà à un blocus israélien depuis plus de 16 ans-, en coupant l’approvisionnement en eau, électricité et nourriture. L’ONU a évoqué une «situation catastrophique» et fait état d’au moins 1,4 million de Palestiniens déplacés dans le petit territoire de 362 km2 où s’entassent quelque 2,4 millions de personnes.
Quatorze camions d’aide ont traversé dimanche le terminal égyptien de Rafah vers la bande de Gaza, d’après le responsable des situations d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, après un premier convoi de 20 camions samedi, via une publication sur X (ex-Twitter). Du carburant a été également acheminé depuis Rafah. Le manque de carburant met en péril le fonctionnement des hôpitaux en particulier les couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a averti l’Unicef.
L’armée israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux abords de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l’armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d’autre. Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où 93 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne.