Au cours de la nuit du lundi au mardi, l’aviation israélienne a bombardé le secteur de Khan Younès (sud), épicentre de ses raids aériens ces dernières semaines. Les frappes israéliennes dans l’ensemble de la bande de Gaza ont fait un total de 78 morts et de nombreux blessés dans la soirée et la nuit, selon le bureau de presse du Hamas.
Israël a toutefois annoncé que la phase «intensive» de ses opérations dans le sud de Gaza «se terminera bientôt». «Dans le nord de Gaza, la phase intensive des opérations touche à sa fin. Dans le sud, cela se terminera bientôt», a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, dont le gouvernement vient d’approuver un budget amendé pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars de dépenses pour faire face au coût du conflit.
Le Hamas a de son côté fait état lundi de la mort de deux otages israéliens dans des bombardements israéliens, diffusant pour ce faire une vidéo où l’on voit une jeune femme -également otage- annoncer les décès. Aucune indication sur la date de tournage n’est donnée dans la vidéo.
«Risque de famine»
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un nouvel appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», nécessaire pour assurer l’aide humanitaire. «Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza», a-t-il déclaré, ajoutant que «rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien».
L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort d’environ 1.140 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes.
Dans la bande de Gaza, 24.100 personnes ont été tuées par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, en grande majorité des civils, essentiellement des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Ce nombre correspond à 1% de la population de l’enclave palestinienne assiégée depuis trois mois, et dont les habitants manquent drastiquement d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant. Près de 85% de la population de la bande de Gaza a été déplacée par les bombardements israéliens, selon l’ONU, et des centaines de milliers de Palestiniens s’entassent dans des camps de fortune autour de Rafah, dans le sud du micro-territoire.
Dans un communiqué commun, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont d’ailleurs mis en garde lundi contre un «risque de famine» et d’«épidémies de maladies mortelles» et ce, en plein froid de l’hiver.
«Les enfants sont sans cesse malades. Ils n’arrêtent pas de tousser et d’être enrhumés, leurs vêtements ne sont pas suffisamment épais pour les réchauffer», décrit à l’AFP Raidah Aouad, dont le mari, Nabil, a allumé un feu avec du bois de chauffage et du plastique devant leur abri de fortune à Rafah, à la pointe sud de Gaza.
En Cisjordanie occupée, où le Hamas n’est pas représenté, et où l’armée israéliennes conduit des raids quotidiens, plus de 330 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens depuis le 7 octobre.
Extension des tensions
La guerre exacerbe aussi les tensions régionales. À la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et l’armée israélienne sont quotidiens, cette dernière a mené de nouveaux raids aériens dans la localité de Maroun ar-Ras.
Au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d’Aden par un missile des Houthis. Tôt mardi, l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO a fait état d’un nouvel «incident» en mer Rouge, précisant qu’un petit appareil avait volé au-dessus d’un navire sans causer de dommages.
A US-owned cargo ship was hit by a missile off the coast of Yemen, a British security agency and maritime risk company say
— TRT World (@trtworld) January 15, 2024
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En fin de semaine dernière, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient bombardé des positions au Yémen des Houthis pour tenter de les dissuader de poursuivre leurs attaques en mer Rouge visant à freiner le trafic dans cet axe stratégique en «soutien» aux Palestiniens de Gaza.