Le Jihad islamique a affirmé avoir tiré des roquettes vers Jérusalem pour la première fois depuis le début des hostilités vendredi.
Des sirènes d'alerte ont retenti en matinée dans le secteur de Jérusalem, a annoncé l'armée israélienne tandis que des journalistes de l'AFP à Jérusalem ont entendu de brèves explosions au loin.
La veille, les alarmes s'étaient déclenchées près de la métropole de Tel-Aviv et le Jihad islamique avait confirmé avoir tiré «un important barrage de roquettes» dans cette direction.
Lire aussi : Détérioration de la situation dans la bande de Gaza: le Maroc appelle à éviter davantage d'escalade
Cette nouvelle confrontation est la pire entre l'Etat hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.
Raids et arrestationsSelon le ministère de la Santé à Gaza, 29 personnes dont six enfants sont mortes et 253 ont été blessées depuis vendredi dans l'enclave sous blocus israélien.
Les autorités israéliennes contredisent ce bilan et assurent que des enfants palestiniens ont été tués samedi par un tir de roquette raté du Jihad islamique vers Israël.
L'Etat hébreu, qui dit avoir lancé une «attaque préventive» visant le Jihad islamique, a affirmé avoir tué des combattants et «neutralisé» les chefs de l'organisation, qui est considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Parmi les combattants tués figurent Tayssir Al-Jabari mais aussi Khaled Mansour, dont le Jihad islamique a confirmé la mort survenue samedi lors d'une frappe sur Rafah (sud). Au total, celle-ci a fait huit morts, selon le ministère de l'Intérieur de Gaza.
L'armée israélienne se prépare à «une semaine» de raids sur le territoire de 2,3 millions d'habitants, a-t-elle indiqué, tandis que le Jihad islamique a assuré samedi que «la bataille n'en était qu'à ses débuts».
C'est l'arrestation d'un chef du Jihad islamique en Cisjordanie lundi dernier qui a mené à ce nouveau cycle de violences. Craignant des représailles, les autorités israéliennes ont affirmé lancer une opération à Gaza, micro-territoire gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté.
Samedi et dimanche, les forces de sécurité israéliennes ont par ailleurs arrêté environ 40 membres du Jihad islamique en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu depuis 1967.
Coupures de courantL'Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s'efforce d'établir une médiation entre les parties.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé hier, samedi, travailler «sans relâche» pour ramener le calme, mais sur le terrain, les échanges de tirs se sont poursuivis jusqu'à l'aube dimanche, d'après des journalistes de l'AFP à Gaza.
Lire aussi : Frappes israéliennes sur des civils et un bâtiment des médias à Gaza, vive inquiétude internationale
Les hostilités ont déjà privé Gaza, petite langue de terre coincée entre l'Egypte, la Méditerranée et Israël, de son unique centrale électrique. Celle-ci a cessé de fonctionner en raison d'une pénurie de carburant, l'Etat hébreu ayant bouclé ces derniers jours les passages frontaliers avec Gaza, interrompant de fait les livraisons de diesel.
Les coupures de courant, déjà courantes dans l'enclave, se sont multipliées depuis, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Israël impose depuis 2007 un strict blocus à Gaza, micro-territoire miné par la pauvreté et le chômage.
En 2019, la mort d'un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait donné lieu à plusieurs jours d'échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu l'Etat hébreu dans plusieurs guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s'était lui tenu à distance des affrontements.