Des frappes israéliennes nocturnes ont fait au moins 30 morts dans l’enclave palestinienne, touchant des dizaines de bâtiments d’habitation, des usines, des mosquées et des magasins, ont annoncé ce mercredi 11 octobre les autorités locales. L’armée israélienne a indiqué que plusieurs cibles du Hamas avaient été touchées.
Israël avait annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, placée en état de siège. Dans le nord, l’armée israélienne a effectué des frappes en Syrie et dans le sud du Liban en riposte à des tirs de roquettes.
L’offensive a suscité de multiples condamnations internationales, ainsi que des inquiétudes face à l’éventualité d’un assaut terrestre sur Gaza. L’Etat israélien, qui a annoncé l’évacuation des zones frontalières, a imposé un «siège total» à Gaza et suspendu l’approvisionnement en eau, en électricité et en nourriture de l’enclave palestinienne.
Le bilan des attaques en Israël est passé à plus de «1.200 morts», a annoncé mercredi matin l’armée israélienne. Plus de 2.700 personnes ont été blessées et des dizaines d’autres sont officiellement recensées comme «otages ou disparues».
Du côté palestinien, 900 personnes sont mortes au cours des bombardements de Gaza et plus de 4.500 ont été blessées, selon les autorités locales. Le Hamas a annoncé que deux de ses hauts responsables avaient été tués par des frappes israéliennes.
L’armée israélienne a annoncé en outre mardi avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les zones voisines de Gaza. Les forces aériennes israéliennes ont par ailleurs indiqué mercredi que «des dizaines d’avions de combat ont récemment attaqué plus de 200 cibles dans le quartier d’Al Furkan», dans la ville de Gaza. Le Hamas menace de son côté d’exécuter des militaires prisonniers et des otages enlevés en Israël.
Champs de ruines
Depuis 4 jours, l’armée israélienne pilonne Gaza, bande de terre pauvre et exiguë, enclavée le long de la Méditerranée, où sont bloqués 2,3 millions d’habitants et où des quartiers entiers ont été transformées en champs de ruines par les bombardements continus. Israël a mobilisé 300.000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de la ville, ainsi qu’à sa frontière avec le Liban.
Dans les hôpitaux de Gaza, la situation est catastrophique. L’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza déborde de blessés. «Certains meurent bien avant» d’avoir pu être soignés, raconte un médecin. L’ONU a affirmé que le siège total de la bande de Gaza, où plus de 263.000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était interdit par le droit international humanitaire.
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive pour «mettre fin aux crimes de l’occupation», en référence à l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005, après avoir occupé ce territoire depuis près de 40 années. Mais il a gardé le contrôle de l’espace aérien et des eaux territoriales et imposé un blocus depuis 16 ans, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l’enclave.