Alors que les combats faisaient toujours rage dans différentes zones de la bande de Gaza, les États-Unis et le Qatar, engagés avec l’Égypte dans une médiation entre Israël et le Hamas, espèrent obtenir une trêve avant le début du ramadan.
Les discussions portent sur un cessez-le-feu de six semaines, durant laquelle un otage -parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades- serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source proche du Hamas. En outre, le mouvement palestinien veut une augmentation de l’aide humanitaire entrant dans Gaza.
Palestinians in Gaza's Rafah react to a potential ceasefire agreement pic.twitter.com/B7Yv3RjIhp
— TRT World Now (@TRTWorldNow) February 28, 2024
Le président américain Joe Biden a évoqué lundi soir «un accord des Israéliens selon lequel ils ne s’engageraient pas dans des opérations durant le ramadan» afin de «faire sortir tous les otages». «J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu», avait-il déclaré plus tôt, en soulignant que ce n’était «pas encore fait».
«Nous serions bien sûr heureux d’y parvenir d’ici la fin de semaine», a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller. «Nous tentons de faire franchir la ligne d’arrivée à cet accord, et selon nous, c’est possible».
Près de 30.000 morts
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en visite à Paris, et le président français Emmanuel Macron ont réitéré mardi leur volonté commune d’arriver «très rapidement à un cessez-le-feu». L’émir du Qatar a dénoncé un «génocide du peuple palestinien», avec des «déplacements forcés» et des «bombardements sauvages».
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays accueille à partir de mercredi une réunion des ministres des Finances du G20, dominée par les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza, a également réaffirmé mardi que le Premier ministre israélien Benjamin s’y livrait à un «génocide contre les femmes et les enfants» palestiniens.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne depuis plus de 4 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opération terrestres de l’armée israélienne ont tué 29.878 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et fait 70.782 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Le même ministère a fait état d’un bilan de 91 morts dans la nuit de mardi à mercredi dans les frappes israéliennes à travers la bande de Gaza.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté, plus de 450 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens depuis le 7 octobre, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
«Océan de besoins»
La communauté internationale s’alarme d’une catastrophe humanitaire en cas d’offensive terrestre, annoncée par le Premier ministre israélien, sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où près d’un million et demi de Palestiniens, selon l’ONU sont piégés contre la frontière fermée avec l’Egypte.
Le chef du Norwegian Refugee Council (NRC), Jan Egeland, interviewé en direct de Rafah par CNN, a confié mardi n’avoir «jamais vu un endroit aussi bombardé pendant aussi longtemps avec une population autant piégée sans aucune échappatoire». Les organisations d’aide humanitaire «sont débordées dans cet océan de besoins», a-t-il reconnu.
Rafah est l’unique point d’entrée de l’aide dans le territoire, soumise au contrôle d’Israël, qui en laisse passer en quantité très limitée. Son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats. «Si rien ne change, une famine est imminente dans le nord de Gaza», a déclaré devant le Conseil de sécurité de l’ONU Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM).
Aucun convoi n’a pu se rendre dans le nord de la bande de Gaza depuis le 23 janvier, selon l’ONU, qui dénonce les entraves des autorités israéliennes. «Il n’y a aucune nourriture ici. Même le fourrage que nous devions manger n’est plus disponible», a affirmé à l’AFP Marwan Awadieh, un habitant de cette région, ajoutant : «Nous ne savons pas comment nous pourrons survivre».