Les frappes israéliennes se sont poursuivies sur la bande de gaza, sous «siège total» imposé par l’armée israélienne, qui a annoncé avoir repris le «contrôle» des localités du sud du pays prises pour cible, où des combattants du Hamas avaient lancé leur attaque surprise.
En réaction aux bombardements, le Hamas a menacé d’exécuter des prisonniers et otages israéliens, au nombre de 150 selon le gouvernement israélien. «Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils (...). L’ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu’ils comprennent», a menacé l’organisation dans un communiqué.
Les États-Unis, qui ont commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, ont affirmé lundi soir n’avoir «aucune intention d’envoyer des troupes», selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
De son côté, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas, et lui a notamment affirmé qu’il travaillait à empêcher «une expansion» du conflit, a rapporté mardi l’agence de presse officielle saoudienne.
Plus de 1.600 morts de part et d’autre
Selon l’armée israélienne, plus de 900 Israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive samedi. Le ministère israélien de la Santé a également fait état de 2.616 blessés. Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées et 3.727 blessées, selon les autorités locales.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens et mis sous blocus depuis 2007 par Israël, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l’enclave palestinienne.
Dans la foulée de l’annonce du siège de Gaza, Israël a ordonné la «coupure immédiate» de l’approvisionnement en eau de l’enclave, après les suspensions des livraisons d’électricité et de nourriture. Le ministère palestinien de la santé a demandé la création d’un «couloir de sécurité pour assurer l’entrée de l’aide médicale urgente» dans les hôpitaux de Gaza.
L’armée israélienne a indiqué ce mardi matin avoir retrouvé «environ 1.500 corps» de combattants du Hamas en Israël. L’armée a par ailleurs annoncé avoir tué «plusieurs suspects armés» qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban.
Le Hezbollah libanais, bête noire d’Israël, a affirmé lundi avoir bombardé deux casernes israéliennes, en réponse à la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens sur une zone frontalière au sud du Liban, sur fond de craintes d’escalade sur un autre front.
«Jérusalem, ville fantôme»
Depuis l’attaque du Hamas, «Jérusalem est une ville fantôme», déclare Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne très inquiète de la suite des événements. «Les gens ont peur, ils doivent aller travailler, mais ils craignent d’être maltraités dans les rues israéliennes à cause de la guerre».
Après avoir franchi la barrière frontalière qu’Israël considérait imprenable, des combattants du Hamas se sont engouffrés dans des localités juives du sud du pays. Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive majeure pour «mettre fin aux crimes de l’occupation .
L’attaque du Hamas a été condamnée par de nombreux pays occidentaux. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tout en reconnaissant les «inquiétudes légitimes d’Israël pour sa sécurité», s’est dit «profondément bouleversé» par l’annonce des autorités israéliennes du «siège complet» de la bande de Gaza.