Selon les conclusions de ce rapport explosif et très attendu, le gouvernement britannique s'est précipité dans le lancement de la guerre contre l'Irak sans chercher d'autres alternatives pacifiques.
"Nous avons conclu que la Grande-Bretagne avait décidé de se joindre à l'invasion de l'Irak avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement du pays ne soient épuisées. L'action militaire n'était pas inévitable à l'époque", a dit Sir John Chilcot, président de la commission d'enquête sur la guerre en Irak, lors de la présentation de ce rapport.
Il a également révélé la promesse écrite faite par Tony Blair au président américain George W. Bush selon laquelle Londres va soutenir la décision de Washington sur l'Irak "quoi qu'il arrive".
Et d'ajouter que "les conséquences de l'invasion ont été sous-estimées", affirmant que "la planification et les préparatifs pour l'Irak après Saddam étaient complètement inadéquats".La publication de ce rapport a été reportée à plusieurs reprises suscitant la colère des familles des soldats tués dans la guerre d'Irak de 2003.
Ces familles avaient menacé de saisir la justice pour forcer les autorités à rendre publics les résultats de cette enquête ouverte en 2009. La commission d'enquête de Chilcot devait en principe livrer ses conclusions dans l'espace d'une année, mais ce délai a été repoussé plusieurs fois devant l'ampleur des auditions, des interviews, des déclarations et des documents.
Cette commission a été mise en place par le gouvernement pour jeter la lumière sur le fameux "dossier" où le gouvernement de Tony Blair affirmait que l'Irak de Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive.
Cette menace présumée, mais jamais prouvée, avait permis de justifier la participation de la Grande-Bretagne à l'invasion de l'Irak en mars 2003.
L'ancien Premier ministre Tony Blair avait été contraint de démissionner en juin 2007 en raison de sa gestion du dossier irakien et sa décision d'envoyer quelque 120.000 soldats en Irak contre l'avis de la majorité de Britanniques, et sans l'aval des Nations unies.
Cette enquête était réclamée par les familles des 179 soldats britanniques tués en Irak.