Guerre en Ukraine: Washington menace de se retirer des négociations pour un cessez-le-feu

Le président américain Donald Trump et le secrétaire d'État Marco Rubio.

Les États-Unis, par la voix du président Donald Trump et du secrétaire d’État Marco Rubio, ont menacé de se retirer des négociations sur un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou si des progrès tangibles ne sont pas réalisés par les deux parties.

Le 19/04/2025 à 07h02

Le président américain Donald Trump a menacé vendredi de se retirer des négociations sur l’Ukraine faute de progrès rapides dans les discussions entre Kiev et Moscou, signe de la lassitude qui semble gagner Washington près de 100 jours après le retour au pouvoir du républicain.

Ces déclarations sont intervenues quelques heures après que le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a menacé de «passer à autre chose» si les États-Unis venaient à établir que la paix «n’est pas possible». «Marco à raison de le dire, nous voulons que ça s’arrête», a confirmé Donald Trump à des journalistes qui lui demandaient s’il confirmait les propos de son secrétaire d’État.

Le président républicain s’efforce depuis son retour au pouvoir en janvier de faire avancer les négociations pour un cessez-le-feu, mais échoue pour l’instant à obtenir des concessions majeures du Kremlin. «Si une des deux parties rend les choses très difficiles, nous dirons simplement: “Vous êtes stupides, vous êtes des imbéciles, vous êtes des gens affreux”, et nous passerons notre tour», a-t-il affirmé. «Mais j’espère que nous n’aurons pas à faire ça».

Fin du moratoire

De son côté, le Kremlin a dit considérer comme ayant «expiré» le moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, annoncé en mars pour 30 jours. L’Ukraine et la Russie s’accusaient presque quotidiennement de le violer, symbole de sa fragilité et de la difficulté à s’assurer de son respect.

Avant l’annonce de cette trêve limitée aux sites énergétiques, Donald Trump avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev sous la pression de Washington, mais écarté par Vladimir Poutine.

Américains, Européens et Ukrainiens vont se retrouver la semaine prochaine à Londres pour une nouvelle rencontre, après celle de Paris jeudi.

Sanctions contre la Chine

En parallèle de ces discussions, Américains et Ukrainiens ont signé jeudi un «mémorandum d’intention», première étape visant à conclure un accord complexe sur l’accès aux ressources naturelles et aux minerais stratégiques de l’Ukraine.

Rendu public vendredi par Kiev, le mémorandum précise que le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal se rendra la semaine prochaine à Washington pour des négociations et assure qu’Américains et Ukrainiens cherchent à conclure leurs discussions sur cet accord d’ici le 26 avril.

Vendredi, l’Ukraine a par ailleurs imposé des sanctions à trois entreprises chinoises, sans en détailler les raisons. Ces mesures interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé, la veille, la Chine de fournir des armes à la Russie et de l’aider à en produire.

Une accusation rejetée vendredi par Pékin qui a répondu n’avoir « jamais » livré d’armes létales à Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine, fustigeant des « accusations arbitraires » de M. Zelensky.

Par Le360 (avec AFP)
Le 19/04/2025 à 07h02