La presse guinéenne revient essentiellement sur la grâce présidentielle accordée par le président Alpha Condé à 171 guinéens. Si beaucoup y voient une volonté manifeste du président d’engager un processus de réconciliation nationale, cette grâce est diversement commentée par la population guinéenne.
Parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle figure le numéro 2 de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, Amadou Oury Bah qui «avait été condamné pour atteinte à la sûreté de l'Etat», comme le rappelle le site généraliste guineenews.org. «Avec cette clémence, rien n’empêche désormais Bah Oury qui vit en exil en France depuis plus de quatre ans de rejoindre Conakry. C'est le meilleur cadeau de Noël, qu'Alpha Condé pouvait offrir dans le cadre de l'apaisement du climat politique à l'entame de son dernier mandat», commente le portail d’information.
Accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat, Amadou Oury Bah avait été condamné à la perpétuité par contumace dans l’affaire de l’attaque du domicile du Chef de l’Etat au premier trimestre de 2011.
Chez aujourdhui-en-guinee.com, on rappelle que Oury Bah est considéré comme l'un des cerveaux de cette attaque qui a visé la résidence privée du président Alpha Condé. «Ce geste du président guinéen vise sans doute à décrisper l'atmosphère politique, dans la perspective d'une véritable réconciliation nationale», lit-on sur cette publication.
Mais d’autres gros calibres de l’opposition à Condé n’ont pas bénéficié de cette grâce présidentielle. “D’autres personnes condamnées dans l’affaire du 19 juillet 2011 ne sont pas concernées par ce décret. Cela surprend beaucoup de gens.
Les critères de choix des condamnés à gracier sont incompréhensibles pour le guinéen ordinaire”, fait remarquer le site guinee58.com qui cite, entre autres Fatou Badiar Diallo, une proche du président Lansana Conté, ou encore le Commandant Alpha Oumar Diallo (AOB), ex-garde du corps de Conté.