La Cour constitutionnelle guinéenne promet de veiller au grain. Du moins si l’on en croit à son président Kèlèfa Sall. En s’exprimant lundi 14 décembre pendant la cérémonie de prestation de serment d’Alpha Condé, cet éminent magistrat a rappelé au président réélu les défis à relever pendant son «second et dernier mandat».
Des défis dont l’un des plus importants pourrait être le refus de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Une pratique de plus en plus courante au niveau du continent.Ainsi, dans son discours-vérité, M. Sall a insisté sur la nécessité pour le Chef de l’Etat de choisir de bons collaborateurs. «Ne nous entourons pas d'extrémistes qui sont nuisibles à l'unité nationale. Evitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance», a-t-il conseillé en présence de nombreux invités, dont 13 chefs d’Etats africains.
Le président de la Cour constitutionnelle a surtout déconseillé au Chef de l’Etat de s’abstenir de tout projet visant à changer la Constitution au terme de son second mandat qui finit le 21 décembre 2020. «Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant», a prévenu le magistrat.
Il a invité aussi Alpha Condé à tendre la main à la minorité politique. Et à être un président au service de son peuple. M. Sall a appelé le président à s’atteler à l’essentiel. Il a souhaité que le nouveau programme quinquennal tienne compte de toutes les forces vives du pays. «Vous devez être le rassembleur, au-dessus des partis politiques, des contingences. C'est là votre défi.»