La campagne a débuté jeudi 28 janvier par les médias. Elle s’étendra progressivement à l’Assemblée nationale, les opérateurs économiques et d’autres composantes de la société civile.
Le Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO a été adopté en janvier 2006, lors de la 29è session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Il répond à l’esprit du Traité révisé de la communauté qui prévoit notamment la mise en place d’un marché commun à travers la libéralisation des échanges et l’adoption d’un Tarif extérieur commun.
Sa mise en œuvre est effective dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest depuis l’année derrière. Officiellement, il vise à protéger les industriels de l’espace de la CEDEAO contre les concurrences déloyales, à travers une union douanière.
Le TEC est censé aussi favoriser l’augmentation du commerce intra-régional, la prévisibilité et la stabilité du commerce, et l’augmentation des investissements directs étrangers. Il favorisera également un accroissement des chiffres d’affaires grâce à un marché intérieur élargi et à un renforcement des économies d’échelle grâce à l’élargissement des industries de la région.
A l’occasion du lancement de la sensibilisation, le Directeur général des douanes guinéennes a assuré que le TEC permettra à la CEDEAO d’avoir un même niveau de tarification sur les marchandises en provenance des pays tiers. «Il donne également des avantages permettant aux industriels de la région de grandir car les produits communautaires seront protégés par des mesures de sauvegardes», a fait savoir le Colonel Toumani Sangaré.
Alors que l’entrée en vigueur de ce mécanisme devait avoir lieu en Guinée en janvier 2015, elle a été retardée en raison de la fièvre hémorragique à virus Ebola.
La série de vulgarisation du TEC lancée aujourd’hui constitue un travail préparatoire. Le document sera ensuite transmis à l’Assemblée nationale pour adoption.
Selon le Lieutenant-Colonel Ibrahima Bah Izi, chef de Division "Tarif, valeur, origine et relations internationales" à la direction des douanes, le processus est irréversible. D’autant qu’il est une volonté politique des chefs d’Etats de la communauté. «Depuis le 1er janvier 2015, le TEC est en vigueur dans certains pays comme le Nigeria. Son application est obligatoire pour tous les pays de la CEDEAO. La Guinée ne peut pas ne pas le faire», a-t-il souligné.
En Guinée, la sensibilisation porte essentiellement sur les motivations du TEC, son éventuel impact et les instruments d’accompagnement en faveur des économies nationales. Les douaniers vont tenter de convaincre tous les acteurs des mesures de sauvegarde, d’anti-dumping et de compensations contenues dans le document.
Déjà, des travaux d’informations ont permis à 90 douaniers et 30 transitaires d’assimiler les notions liées au Tarif extérieur commun.