Après l’échec des médiations du Conseil économique et sociale, des sages et des religieux, c’est au tour de l’Assemblée nationale guinéenne de proposer ses services. Ce jeudi 18 février, au quatrième jour de la grève générale et illimitée, les députés sont entrés dans la danse pour tenter de dénouer la crise.
Les discussions ont réuni les grévistes et des membres du bureau de l’Assemblée nationale. La délégation des parlementaires était conduite par le député Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel (Rassemblement du peuple de Guinée).
A l’issue des discussions qui ont duré plus de trois heures, les députés se sont montrés peu bavards, préférant donner plus de chance à la suite des consultations.
Les grévistes, pour leur part, ont salué la démarche du pouvoir législatif avant de noter, sans assez de commentaires, une avancée considérable dans les pourparlers. «La situation a fortement évolué et dans le sens de la positivité», a affirmé leur Porte-parole, Mamadou Mansaré. «L’ensemble des points de revendication ont été appréciés et satisfaits dans leur ensemble», a-t-il dit.
La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) ont promis de s’entretenir avec les travailleurs ce vendredi, à la Bourse de Travail de Conakry, avant de se prononcer sur la suite à donner à l’arrêt du débrayage comme l’a sollicité l’Assemblée nationale.
Il faut souligner que les négociations sous les auspices du Parlement ont commencé après l’échec tard, dans la nuit du mercredi à jeudi, d’un dialogue entre le gouvernement et les syndicalistes. Les deux parties avaient réussi à trouver un consensus autour de 12 des 13 points de revendications des syndicats.
Le dernier point relatif à la baisse du prix du carburant a demeuré la seule pomme de discorde. Les grévistes exigent 5.500 francs guinéens (0,71 dollars), tandis que le gouvernement demande un moratoire de 45 jours avant toute discussion sur cette exigence.
En attendant, les activités économiques à Conakry restent toujours paralysées même si les banques offrent un service minimum.
Jeudi matin, des violences ont éclaté dans certains quartiers de la banlieue de Conakry lorsque des manifestants, à l’appel des syndicats, ont tenté d’empêcher toute circulation des véhicules de transport en commun. La police a procédé à des interpellations.