Le ministre guinéen des droits de l’homme et des libertés publiques n’a pas été tendre avec le gouvernement dans sa déclaration faite à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’Homme célébrée chaque 10 décembre. Khalifa Gassama Diaby, a d’abord reconnu que des efforts ont été fournis ces cinq dernières années en matière de respect des droits humains.
Toutefois, il a invité le gouvernement guinéen à relever le défi lié à la formation des magistrats. Laquelle formation, selon lui, devra permettre un traitement plus efficace et rapide des dossiers judiciaires et éviter les périodes de détention le plus souvent trop longues et parfois inutiles. «Il y a des gens qui sont détenus de façon illégale et injuste. Ils doivent être libérés», a confié à la presse le ministre des Droits de l’Homme. «Il y a des mineurs qui sont détenus parfois pour des délits mineurs», a-t-il regretté.
Très connu pour ses positions tranchantes sur les questions liées au respect des droits de l’Homme, le ministre Diaby estime que la construction d’un Etat de droit en Guinée devra aussi passer par l’accroissement du nombre de magistrats.
Dans une autre mesure, il croit que la lutte contre l’impunité et le bannissement des violences à l’endroit des couches sociales vulnérables doivent également caractériser le comportement de tous les guinéens. «Il doit aussi être mis fin à cette fâcheuse et impitoyable tendance de nos concitoyens à se rendre justice», a-t-il souhaité, en faisant allusion aux vindictes populaires de plus en plus récurrentes dans le pays.