Guinée: le syndicat annonce une grève générale illimitée

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La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) décident de déclencher une grève générale illimitée à compter du lundi 15 février.

Le 02/02/2016 à 19h47

Dans leur avis de grève émis lundi 1er février, les centrales syndicales soulignent que le débrayage est le seul recours. Pour la CNTG et l’USTG, les deux syndicats les plus importants du pays, le gouvernement a fait preuve de mauvaise volonté en refusant «obstinément de faire la moindre proposition afin de faire avancer les discussions».

Cet avis de grève fait suite aux discussions ouvertes le 25 janvier dernier. Ces négociations avaient réuni autour de la table le gouvernement, le patronat et le syndicat. Celles-ci portaient entre autres sur la baisse du prix du carburant à la pompe, l’application d’une nouvelle grille salariale et la revalorisation de la pension de retraite.

La question liée à la suppression des barrages non conventionnels, l’amendement et l’élaboration de quelques conventions collectives figuraient aussi au menu des débats.

La CNTG et l’USTG préviennent que la grève générale couvrira l’ensemble du territoire guinéen. Sa suspension ne sera effective que si le prix du litre du carburant est fixé à 5000 francs guinéens contre 8000 francs actuellement.

Les syndicalistes soulignent toutefois que l’avis de grève ne ferme pas la porte du dialogue. Les négociations peuvent toujours continuer. «Nous espérons qu’ils vont changer. Mais si nous ne sommes pas entendus, nous irons en grève», a assuré Mamady Mansaré, porte-parole des deux groupes syndicaux. «Nous sommes convaincus qu’avec la pression, nous allons réussir à faire bouger le gouvernement», a-t-il dit.

Dans sa démarche, l’inter-centrale CNTG-USTG bénéficie d’un soutien de poids. Celui de la Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement, une organisation de la société civile qui invite à son tour le gouvernement à observer «le principe de la flexibilité du prix du carburant». Elle appelle à une réduction «conséquente et urgente» du prix des produits pétroliers, tout en exhortant le mouvement syndical à plus de détermination.

Par Ougna Elie Camara
Le 02/02/2016 à 19h47