Coaching gagnant pour l'Assemblée nationale. La médiation entamée jeudi par son Bureau a permis de désamorcer la grève générale qui paralysait la Guinée depuis cinq jours.
Il ne reste plus que la signature du protocole d'accord avec le gouvernement et le patronat. En attendant, les leaders syndicaux se disent «globalement satisfaits» des engagements pris par la partie gouvernementale.
«Au total, douze des treize points contenus dans leur plate-forme de revendications, ont été satisfaits», assurent-ils. Il s'agit, entre autres, de l'élaboration d'une nouvelle grille salariale pour le secteur public, l'appui à l'élaboration d'une convention collective pour la presse privée et la suppression des barrages non conventionnels sur les axes routiers.
Il faut dire que pour cette dernière exigence, la police et la gendarmerie sont d’ailleurs passées à l'acte jeudi nuit. D’après un communiqué qu’elles ont conjointement signé, les barrages illégaux sont désormais supprimés et interdits à l’exception.
Cette décision ne concerne cependant pas les barrages conventionnels aux frontières et aux points stratégiques à l’intérieur du territoire national qui resteront maintenus pour des raisons de défense et de sécurité.
La suspension du débraye est le fruit d’autres négociations secrètement menées. Les grévistes citent nommément Dennis B. Hankins, l’Ambassadeur des Etats-Unis à Conakry, et le Fonds monétaire international.
Selon les syndicalistes de nouvelles discussions sur le prix du carburant pourraient être amorcées en mars, après la revue du programme du Fonds monétaire international.
Toutefois, la CNTG et l’USTG disent avoir obtenu du gouvernement guinéen un moratoire sur toute hausse du prix du carburant même si le contexte international s’y prêtait. «Même si le prix du baril atteignait 200 dollars, le prix du litre restera à 8000 francs guinéens jusqu’en décembre 2016», a annoncé leur Porte-parole, Mamadou Mansaré, en égrenant les acquis obtenus.
La grève a entrainé la paralysie de toutes les activités dans le pays. Ce vendredi, à la Bourse du travail à Conakry, place des revendications syndicales, certains travailleurs peinaient à dissimiler leur déception après cinq jours de grève sans qu’aucune baisse ne puisse être constatée à la pompe.