En Guinée, l’heure est à l’austérité. La première institution stratégique concernée est l’armée. Son budget passe de 1700 à 1400 milliards de Francs guinéens.
C’est l’une des institutions républicaines ayant payé le plus lourd tribut de cette politique d’austérité. Même le budget de la présidence de la république y est passé, passant de 500 milliards l’année dernière à 200 milliards Francs guinéens.
Ces révélations ont été faites par le président de la Commission Economie, finances et plan de l’Assemblée nationale, Ousmane Kaba, au cours d’une grande interview qu’il vient d’accorder au site d’information généraliste guinéeews.org.
Le responsable confie que la même mesure s’est appliquée pratiquement à tous les ministères. Sauf, souligne-t-il, au niveau du volume total des investissements.
«L’Etat qui a ses caisses au rouge à cause du surinvestissement qu’il a fait l’année dernière, est condamné à ne dépenser que sur ce qu’il va mobiliser comme recettes», a expliqué le parlementaire, appartenant à la majorité présidentielle.
Ce dernier met cette baisse des dépenses sur le compte du ralentissement économique que connaît le pays et qui se traduit par des baisses de recettes de douanes et d’impôts.
Ousmane Kaba n’a pourtant pas manqué de préciser les difficultés qu’une telle situation peut engendrer d’un point de vue social. Car, soutient-il, «chaque ligne du budget qui n’est pas payée, équivaut à une tension sociale qui se dresse».
D’après le parlementaire, l’Etat a concédé une hausse de 40% de salaires indiciaires malgré la baisse générale des dépenses. Et de conclure, enfin, sur la tension qui pèse sur le Trésor public et la situation du budget, surveillée de très près pour ne pas favoriser une inflation.