Amadou Oury Bah, vice-président chargé de la Relations extérieures et de la Communication de l’UFDG est déchu de ses fonctions depuis ce jeudi 4 février.
L’acte de déchéance, signée de Cellou Dalein Diallo, président de la formation politique, reproche à Bah de tenir des «discours diffamatoires» à l’encontre de son leader. Aussi, il lui reproche d’avoir créé des instances parallèles à celles de l’UFDG pendant son exil français.
La crise au sommet de l’UFDG couve depuis plusieurs mois. Le clash a débuté lorsque le vice-président déchu a appelé, depuis la France, à une «profonde réforme» au sein du parti après l’échec de son candidat (Cellou Dalein Diallo) aux élections présidentielles de 2010 et 2015.
A l’aide d’une stratégie de communication bien huilée, il n’a pas hésité à faire savoir ses points de vue parfois contradictoires via les réseaux sociaux et des communiqués de presse n’engageant pas tout le parti.
En fustigeant la politique intérieure de sa famille politique, le camp adverse y voyait une certaine connivence avec le président de la République. D’autant que les deux hommes ont eu un tête-à-tête fin octobre à Paris. Rencontre qui a d’ailleurs abouti à la grâce présidentielle dont Oury Bah a récemment bénéficié.
Pour le camp opposé, il a suffisamment entretenu des comportements de nature à porter préjudice au parti.
Naturellement, l’intéressé voit en son exclusion une décision nulle et non avenue prise de façon unilatérale par le Chef de file de l’opposition et son clan. Un véritable «putsch», clame-t-il.
Le numéro 2 de l’UFDG regrette une provocation qui sera très bientôt invalidée. «J’ai rencontré le président Alpha Condé à sa demande. La question des détenus politiques était à l’ordre du jour. Un parti sérieux devait s’en réjouir», a-t-il affirmé au lendemain de son exclusion. «Paradoxalement ça irrité le courroux de certaines personnes. Ceux qui voulaient ma mort politique sont plus proches de mon propre parti. Ils n’ont pas souhaité mon retour. Cellou Dalein Diallo a signé sa forfaiture», a-t-il prévenu.
L’Union des forces démocratiques de Guinée est la plus importante force politique du pays. Le parti est crédité de 37 députés au Parlement.
Avec environ 40% de l’électorat guinéen, lorsque l’UFDG vacille comme c’est le cas, les leaders des partis d’opposition retiennent leur souffle. Ils appellent tous à une résolution «plus responsable» de la crise pour que l’opposition garde son influence d’antan face au pouvoir.