Les incendies qui ont ravagé l’île de Maui, à Hawaï, les plus meurtriers depuis un siècle aux États-Unis, ont fait au moins 115 morts, selon le dernier bilan, toujours provisoire. Mais ce dernier pourrait se révéler bien plus lourd. Depuis que le feu a quasiment rasé la ville touristique de Lahaina, où résidaient 12.000 habitants, des milliers de disparus figurent sur différentes listes circulant sur les réseaux sociaux ou tenues par diverses autorités -police, Croix Rouge, centres d’hébergement, etc.
Le FBI travaille désormais à uniformiser ces données. «Nous recoupons toutes les listes afin de pouvoir déterminer qui est toujours vraiment porté disparu», a annoncé l’agent spécial Steven Merrill face à la presse. Après examen, la police fédérale recense actuellement 1.100 personnes disparues, selon lui. Ce nombre est «susceptible d’augmenter», a-t-il ajouté, car le FBI est «encore en train de collecter des données supplémentaires».
Le FBI a mis en place un numéro de téléphone dédié (808-566-4300) et encourage les proches des disparus à le contacter. «Nous avons vraiment besoin de l’aide du public», a insisté M. Merrill, en expliquant que certains disparus ne sont parfois identifiés que par leur prénom, sur des listes circulant en ligne.
Dans ce genre de cas, des informations complémentaires, comme un nom de famille ou une date de naissance, peuvent grandement aider la police fédérale pour localiser la personne ou confirmer sa disparition. Les autorités font de leur mieux pour affiner les données et espèrent publier une « liste vérifiée » de disparus « dans les prochains jours », a expliqué le chef de la police de Maui, John Pelletier.
Le FBI emploie aussi des agents pour collecter des échantillons ADN auprès des familles de disparus qui ne peuvent pas se rendre à Maui, où qu’elles soient dans le monde. Car l’identification des cadavres méconnaissables retrouvés dans les cendres de Lahaina est laborieuse. Sur les 115 victimes recensées, seulement 27 ont été identifiées jusqu’ici.
Avoir l’ADN de la famille des disparus est «une étape cruciale pour identifier» les victimes, a rappelé Julie French, la vice-présidente d’ANDE, l’entreprise chargée de ces opérations. «Près des trois quarts des dépouilles qui ont fait l’objet de tests ADN jusqu’à présent ont donné lieu à des résultats permettant d’effectuer des recherches», a-t-elle annoncé. Mais sans ADN familial auquel comparer ces données, le processus est vain.
Seulement 104 échantillons ADN ont été recueillis jusqu’à présent et les autorités souhaitent dissiper toute réticence. «Les profils ADN ne sont pas conservés par le FBI» ou la police locale, a garanti le procureur du comté de Maui, Andrew Martin. «La seule raison pour laquelle ils seront utilisés est d’aider à identifier les personnes disparues».