«Depuis le 25 août 2017, les autorités algériennes procèdent à des rafles d’Africains subsahariens se trouvant à Alger et aux abords de la ville, expulsant plus de 3.000 d’entre eux vers le Niger, sans leur donner la possibilité de contester cette mesure», déplore HRW dans un communiqué publié sur son site internet.
Parmi les personnes expulsées figurent des migrants ayant vécu et travaillé pendant des années en Algérie, des femmes enceintes, des familles avec des nouveau-nés et environ 25 enfants non accompagnés, ajoute l’ONG.
Comme Amnesty International, HRW reproche aux autorités algériennes le «profilage». «Rien ne justifie de regrouper des gens en fonction de leur couleur de peau, puis de les déporter en masse», soutient Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
«L’autorité dont dispose un État pour contrôler ses frontières n’est pas un blanc-seing pour traiter ces personnes comme des criminels ou leur refuser le droit de séjour au motif de leur ethnicité», explique-t-elle.
S’appuyant sur les témoignages de certains migrants expulsés, l’ONG évoque des arrestations de migrants sur des chantiers, dans la rue, mais également dans leurs domiciles avant de se voir conduire à Zeralda pour être, ensuite, transportés jusqu’à Tamanrasset, à l’extrême sud du pays.
En tout, 3.232 migrants, dont 396 femmes et 850 enfants, y compris 25 enfants non accompagnés, ont été rapatriés au Niger, en l’espace de deux mois, selon le Comité international de secours, qui administre un programme d’assistance aux migrants à Agadez.
En outre, «en tant qu’État partie à la Convention de 1951 sur les réfugiés et à la Convention de 1987 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’Algérie ne peut expulser de force un réfugié, un demandeur d’asile ou toute autre personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture ou à un traitement inhumain et dégradant», précise le texte.