La garde à vue de cette femme, soupçonnée d'être à l'origine de l'incendie, a été suspendue dans la journée afin de la conduire à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, a indiqué le parquet de Paris.
Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier à Paris depuis près de 14 ans.
Il a fallu plus de cinq heures aux pompiers pour maîtriser le feu qui a également fait 33 blessés, dont huit pompiers. Plus d'une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées en urgence, à l'aide de grandes échelles notamment.
Arrivé sur place au petit matin, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz avait annoncé le placement en garde à vue d'une habitante de l'immeuble, situé dans un quartier chic de l'ouest de la capitale française.
Il avait précisé ultérieurement que cette femme, interpellée dans la rue, avait des "antécédents psychiatriques".
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Selon le parquet de Paris, les premiers éléments de l'enquête tendent à privilégier la piste criminelle.
Cette femme d'une quarantaine d'années a été "arrêtée en état d'alcoolémie alors qu'elle tentait de mettre le feu à une voiture", a indiqué à l'AFP une source policière.
En conflit récurrent avec son voisin pompier, elle s'était disputée avec lui dans la soirée et la police s'était déplacée pour un trouble de voisinage, selon une autre source policière.
"Elle a dû mettre le feu chez moi pour se venger", a déclaré le pompier dans une interview au quotidien Le Parisien. "Quand je l'ai croisée, elle m'a souhaité +bon courage+ en me disant que j'étais pompier, et que j'aimais bien les flammes".
Une enquête a été ouverte pour "destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort".
Sur des images tournées par les pompiers on peut voir d'immenses flammes s'échapper des fenêtres aux vitres explosées, notamment au niveau des deux derniers étages de l'immeuble, dont la cage d'escalier est également en feu.
"La France se réveille dans l'émotion après l'incendie rue Erlanger à Paris cette nuit. Pensées pour les victimes. Merci aux pompiers dont le courage a permis de sauver de nombreuses vies", a écrit le président Emmanuel Macron sur son compte Twitter.
L'Assemblée nationale a observé une minute de silence.
"J'ai vu un jeune homme, il a sauté. Il n'avait aucune chance, son appart était en feu. J'ai vu une femme aussi, elle criait, elle brûlait vive", a témoigné auprès de l'AFP Adam, rescapé des flammes. "Je me dis +c'est bientôt mon heure, je vais pas vivre+".
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Le feu a démarré vers 01H00 (00H00 GMT), selon les pompiers qui évoquent une "scène d'une incroyable violence".
Certains habitants de cet immeuble des années 1970 se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents appelaient au secours depuis leurs fenêtres.
"Je voyais les pompiers qui montaient, qui descendaient et l'enfer de ce feu qui ne se calmait pas, jamais. Ils éteignaient, ça se rallumait", des gens "criaient, +sauvez-moi, aidez moi+ !", raconte une voisine.
Au total, quelque 200 pompiers ont participé aux opérations.
Selon la maire de Paris Anne Hidalgo, les services municipaux "ont immédiatement pris en charge et hébergé les personnes évacuées".
Cet incendie est le plus meurtrier à Paris depuis le 26 août 2005 quand un feu d'origine criminelle avait fait 17 morts, dont 14 enfants, dans un immeuble vétuste du sud de la ville. L'enquête n'avait pas permis d'identifier un auteur.
L'incendie dans un hôtel d'hébergement d'urgence, le Paris-Opéra, habité par des familles d'origine africaine reste le plus meurtrier depuis la Libération avec 24 morts, dont 11 enfants, le 15 avril 2005.