"J'ai remis ma démission au Premier ministre" Haider al-Abadi, a annoncé Mohammed Al-Ghabbane lors d'une conférence de presse, en reconnaissant des failles parmi les mesures de sécurité mises en place dans la capitale.
Lundi, les services de renseignement irakiens ont annoncé l'arrestation de 40 "terroristes" soupçonnés de former un groupe pour perpétrer des attentats à Bagdad et dans la province de Diyala, dans l'est du pays.
Au moins 213 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dimanche lorsqu'un véhicule piégé a explosé dans un quartier commerçant de la capitale irakienne, l'un des attentats les plus meurtriers qu'ait connu le pays.
L'attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), chassé une semaine plus tôt de son bastion de Fallouja, mais qui parvient toujours à commettre des attentats au cœur même de la capitale.
Elle a provoqué la colère des Irakiens face à l'incapacité du gouvernement à protéger les populations civiles et à mettre en oeuvre des mesures de sécurité efficaces.
Des points de contrôle "absolument inutiles"Le ministre de l'Intérieur a reconnu que le véhicule piégé venait de la province de Diyala, au nord de la capitale, ce qui signifie qu'il est parvenu à franchir sans encombre les check-points de sécurité lors de son trajet.
M. Ghabbane a estimé que ces points de contrôle disséminés à travers Bagdad, l'une des mesures symboliques de l'Etat pour sécuriser la ville, étaient "absolument inutiles".
Dès dimanche, le Premier ministre Al-Abadi avait annoncé la modification des mesures de sécurité, notamment le retrait des détecteurs d'explosifs, dont l'efficacité avait été mise en doute.
Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, renversé en 2003 après l'invasion américaine, l'Irak est en proie à l'instabilité politique et sécuritaire avec des crises gouvernementales à répétition et des attentats qui continuent d'endeuiller le pays.
L'EI s'est emparé en 2014 de larges pans du territoire irakien mais a depuis perdu du terrain au profit des forces gouvernementales, soutenues par les frappes de la coalition internationale sous commandement américain.