Les vingt suppliciés ont été exécutés mardi, a indiqué jeudi le procureur général Mohammad Javad Montazeri à la télévision d'Etat IRIB, sans préciser la nationalité des condamnés ou leur lieu d'exécution.
"Ils ont commis des meurtres (...), tué des femmes et des enfants, causé des destructions, agi contre la sécurité nationale et tué des responsables religieux sunnites dans des régions kurdes", a-t-il ajouté.
Le groupe est notamment accusé d'avoir assassiné deux religieux sunnites, en 2009, dont l'un était un représentant provincial de la puissante Assemblée des experts.
Le procureur a précisé que les inculpés suivaient l'idéologie "takfiri", terme utilisé pour désigner les groupes jihadistes ou islamistes radicaux sunnites.
Complot “déjoué”Fin juin, l'Iran chiite a annoncé avoir déjoué "l'un des plus importants complots terroristes" d'organisations jihadistes sur son territoire. Des responsables de la sécurité nationale avaient alors fait état de l'arrestation de "terroristes" qui envisageaient de mener des attentats-suicides à Téhéran.
Les grandes villes iraniennes sont généralement sûres et préservées des attentats d'organisations jihadistes telles que le groupe Etat islamique (EI). Mais des accrochages impliquent fréquemment les forces iraniennes à des groupes jihadistes ou à des rebelles kurdes près des frontières de l'Irak (ouest), de l'Afghanistan et du Pakistan (sud-est).
Quelques exécutions de masse avaient eu lieu ces dernières années en Iran. En juillet 2009, 24 trafiquants de drogue ont été pendus dans la prison Rajai-Shahr de Karaj à l'ouest de Téhéran, quelques semaines après que vingt autres trafiquants de drogue ont été pendus dans cette même prison. En juillet 2008, vingt-neuf personnes avaient été pendues en Iran pour trafic de drogue, meurtre et viol.
En Iran, le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l'adultère sont passibles de la peine de mort. La détente depuis un an des Occidentaux avec l'Iran, à la faveur d'un accord sur le nucléaire iranien, inquiète notamment les opposants à la peine de mort, alors que selon l'ONU, la République islamique a exécuté près d'un millier de personnes en 2015.
Polémique L'Iran a souvent dénoncé les accusations des ONG et de l'ONU au sujet de la situation des Droits de l'Homme dans le pays.
En mars, les Affaires étrangères iraniennes avaient affirmé que le rapport du rapporteur spécial de l'ONU, Ahmad Shaheed, "avait été préparé de manière partiale avec des motivations politiques et discriminatoires".
Selon elles, le rapport "est déséquilibré et subjectif et, au lieu de prendre en compte les réalités existantes, il a été préparé sur la base d'informations non vérifiées".Shaheed s'était alarmé devant le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève de ce que 966 personnes ont été exécutées en Iran en 2015, un record au cours des vingt dernières années, selon lui.
"Au moins soixante-treize mineurs délinquants auraient aussi été exécutés" entre 2005 et 2015, dont seize ces deux dernières années, avait-il ajouté, en précisant qu'au moins cent soixante autres étaient dans le couloir de la mort.
Amnesty International avait estimé que l'Iran est le pays qui exécute le plus de mineurs au monde et accusé ce pays d'utiliser la torture et la maltraitance contre les jeunes.
L'ONG avait dit que l'Iran avait exécuté en 2015 quelque 977 personnes, en majorité condamnées pour trafic de drogue. Ce pays figure parmi les Etats qui exécutent le plus grand nombre de personnes avec la Chine, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, selon elle.