La radio militaire israélienne a, elle aussi, rapporté que les discussions au sujet de ces permis, prévues quelques jours après l'adoption d'une résolution à l'ONU condamnant la colonisation israélienne, avaient été retirées de l'ordre du jour du comité de planification et de construction de la municipalité de Jérusalem.
Ce comité devait discuter de la délivrance de permis de construire dans plusieurs quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël.
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, qui préside ce comité, avait indiqué mardi à l'AFP que le vote de vendredi à l'ONU d'une résolution exhortant Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est" ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 -même si elle ne prévoit pas de sanctions-, a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité.
En s'abstenant, les Etats-Unis ont permis l'adoption de ce texte, qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un "coup anti-israélien honteux" aux Nations unies.
Washington a de son côté annoncé que le secrétaire d'Etat John Kerry présenterait mercredi la vision qu'avait l'administration américaine sortante du processus de paix israélo-palestinien.
Une solution à deux EtatsJohn Kerry pense que "c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'Etat, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux Etats", selon M. Toner.
John Kerry prononcera ce discours au département d'Etat devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
M. Netanyahu a indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution, et a annoncé mardi qu'il "réduisait" ses relations avec des pays ayant voté pour.
Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'ouest. Mardi, l'Etat hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'Etat auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux Etats.
Quelque 430.000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200.000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Souci diplomatique pour IsraëlLa conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël.
Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'Etat hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier.
"Nouveau procès Dreyfus"Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman l'a qualifiée lundi de "nouveau procès Dreyfus" tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus -du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906- avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme.
"La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier", a répondu mardi le Quai d'Orsay.