Cette annonce intervient en marge d’une nouvelle visite en Israël du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, qui a estimé que l’élimination par ailleurs du chef du Hamas, Yahya Sinouar, offrait une «occasion importante» de mettre fin à la guerre à Gaza.
Au Liban, le Hezbollah avait indiqué que le contact avec Hachem Safieddine avait été «perdu» depuis des frappes israéliennes près de Beyrouth le 4 octobre. L’armée israélienne avait alors dit penser l’avoir éliminé, mais sans confirmer formellement sa disparition.
Le Hezbollah n’a pas confirmé à ce stade le décès de Hachem Safieddine.
Barbe grise, lunettes et turban noir des «sayyed» - les descendants de Mahomet - Hachem Safieddine, âgé d’une soixantaine d’années, ressemblait de façon frappante à son cousin Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth le 27 septembre.
Il était, selon une source proche du Hezbollah, «le candidat le plus susceptible» de lui succéder à la tête du mouvement chiite financé et armé par l’Iran.
Son élimination fragilise un peu plus cette organisation, déjà saignée par plusieurs assassinats et contre qui Israël est entré en guerre ouverte il y a un mois, multipliant les bombardements au Liban.
Mardi soir, des frappes aériennes israéliennes ont encore visé la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste libanais en grande partie désertée par ses habitants.
Aide humanitaire
La confirmation de la mort de Safieddine intervient une semaine après l’élimination dans la bande de Gaza, le 16 octobre, de Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
En visite en Israël pour la onzième fois depuis le début du conflit, M. Blinken a estimé mardi que la mort de celui qui était devenu le chef du Hamas offrait une «occasion importante de ramener les otages chez eux» et de «mettre fin à la guerre» à Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, selon son cabinet, assuré à son interlocuteur que la mort de Sinouar «pourrait avoir un effet positif sur le retour des otages» retenus à Gaza.
M. Blinken a également pressé M. Netanyahu de prendre des «mesures supplémentaires» pour permettre à l’aide humanitaire, contrôlée par Israël, de «parvenir aux civils d’un bout à l’autre» du territoire palestinien assiégé.
Le chef de la diplomatie américaine, qui fera étape mercredi en Arabie saoudite, espère aussi éviter une escalade militaire entre Israël et l’Iran, nation alliée du Hamas et du Hezbollah, après l’attaque de missiles iranienne sur Israël du 1er octobre.
Lundi, Washington avait affirmé œuvrer par ailleurs à un règlement «au plus vite» du conflit au Liban qui serait basé sur l’application de la résolution 1701 de l’ONU, prévoyant que seuls les Casques bleus de l’ONU et l’armée libanaise soient déployés dans le sud du pays.
Outre ses frappes, Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban afin d’y neutraliser le Hezbollah et permettre le retour de 60.000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis un an.
Transferts de fonds
Mardi, le Hezbollah a affirmé avoir tiré des drones sur une base militaire près de Haïfa, dans le nord d’Israël, et avoir détruit sept chars israéliens à la frontière, où des combats ont fait rage.
Israël a multiplié de son côté ses frappes à travers le Liban, faisant au moins dix morts, selon les autorités libanaises, dans l’est et le sud du pays, deux bastions du Hezbollah.
Dimanche et lundi, l’armée israélienne avait étendu ses attaques au système financier du Hezbollah en bombardant des bureaux de la société de microcrédit Al-Qard al-Hassan, liée au mouvement chiite.
L’armée a annoncé mardi la mort en Syrie d’un haut responsable chargé des «transferts de fonds du Hezbollah» et affirmé avoir visé un bunker du groupe contenant «des dizaines de millions de dollars».
Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis les premières frappes israéliennes massives le 23 septembre contre le Hezbollah, d’après un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
À la mi-octobre, l’ONU avait recensé près de 700.000 déplacés dans le pays.
L’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
Au moins 42.718 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.