Peu après minuit, un convoi de dizaines de véhicules militaires et de bulldozers israéliens a fait irruption à Qalandia, séparée de la Ville sainte par le mur israélien, avant d'y démolir 11 maisons, a indiqué à l'AFP l'un des propriétaires, Mohammed al-Jouri.
Les autorités israéliennes "nous ont prévenus lundi après-midi qu'elles allaient détruire nos maisons, dont certaines étaient encore en construction", a-t-il expliqué.
La localité de Qalandia, sous contrôle militaire israélien, se trouve en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis près de 50 ans par Israël. Nombre de ses habitants disposent toutefois du statut de résident en Israël, un permis délivré aux Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.
La grande majorité des propriétaires des maisons détruites sont détenteurs de ce permis et relèvent à ce titre de la juridiction israélienne, selon les autorités de l'Etat hébreu qui leur reprochent d'avoir bâti leur maison sans permis de construire.
Mardi matin, un immense tas de gravats et de tiges métalliques s'étendait sur des dizaines de mètres en lieu et place des maisons le long du mur de séparation, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Imad Abou Chalbek, dont le frère a perdu sa maison cette nuit, a affirmé à l'AFP que "l'ordre de destruction date apparemment de lundi, mais que rien n'avait été notifié aux habitants".
"En cherchant, nous avons fini par trouver un papier collé derrière la maison", a-t-il poursuivi. Depuis, il dit accueillir chez lui ses neveux. "Le père a mis toute sa vie et ses économies dans cette maison et maintenant, il ne sait pas où il va aller", a-t-il ajouté.
L'ONG israélienne Ir Amim rapporte qu'après la destruction d'un immeuble, 44 personnes, dont 11 enfants, sont désormais sans-abri. La famille qui possède cet immeuble a affirmé avoir obtenu en 1983 un permis de construire de la municipalité de Jérusalem, ajoute l'ONG.
Par ailleurs, également tôt mardi, des bulldozers israéliens ont détruit quatre bâtiments, des maisons et des commerces, dans le quartier de Essaouiya à Jérusalem-Est, a rapporté l'agence palestinienne Wafa.Interrogés par l'AFP, plusieurs porte-paroles israéliens n'ont pas été en mesure de faire de commentaire sur ces destructions.Le ministère palestinien des Affaires étrangères a "fermement condamné" ces démolitions qui "visent à barrer la route à toute chance d'une paix juste avec la création d'un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est"."Le gouvernement extrémiste de droite de Benjamin Netanyahu poursuit sa guerre contre les Palestiniens (...) avec pour objectif de finaliser la judaïsation de Jérusalem en déracinant un maximum de Palestiniens", poursuit le communiqué du ministère.Selon Ir Amim, Israël a procédé depuis le début de l'année à "78 destructions (...) soit déjà plus en sept mois que durant toute l'année 2015, avec 74 démolitions". Ir Amim dénonce "une politique claire (...) pour évacuer les Palestiniens de la ville et renforcer le contrôle israélien sur Jérusalem-Est".La communauté internationale dénonce régulièrement les démolitions d'habitations palestiniennes par Israël.