Une délégation israélienne en visite à Manama et des représentants de Bahreïn, une monarchie arabe du Golfe, vont signer en soirée "un communiqué conjoint (qui) marquera l'établissement de relations diplomatiques complètes", a précisé le responsable israélien sous le couvert de l'anonymat.
Une fois le document signé, les deux pays vont pouvoir ouvrir des ambassades, a-t-il ajouté.
Après l'accord de paix entre l'Egypte et Israël en 1979 et celui avec la Jordanie en 1994, les Emirats Arabes Unis, une autre monarchie du Golfe, et Bahreïn sont devenus respectivement les troisième et quatrième pays arabes à normaliser les relations avec l'Etat hébreu.
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Ces accords de normalisation ont été dénoncés par les Palestiniens comme une "trahison" de la part de ces deux pays, alors que la résolution du conflit israélo-palestinien était jusque-là considérée comme une condition sine qua non pour une normalisation des relations entre Israël et les Etats arabes.
L'administration américaine de Donald Trump tente de convaincre d'autres pays arabes de se rapprocher d'Israël, proche allié de Washington.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et un conseiller de Donald Trump, Avi Berkowitz, doivent participer à la cérémonie de Manama.
En plus du communiqué établissant des relations diplomatiques, Israël et Bahreïn doivent signer "entre six et huit" protocoles d'accord, notamment sur une coopération économique, selon le responsable israélien.
Sans entrer dans les détails, il a confirmé que la coopération sécuritaire serait à l'ordre du jour des discussions bilatérales.
Le 15 septembre, les Emirats et Bahreïn, qui n'ont jamais été en conflit avec l'Etat hébreu, ont signé des accords de normalisation des liens avec Israël à la Maison Blanche, en présence du président américain.
Les deux pays du Golfe partagent avec l'Etat hébreu une animosité envers l'Iran, ennemi numéro un des Etats-Unis dans la région.
Début octobre, le chef du Mossad, le service de renseignement israélien, Yossi Cohen, s'est rendu à Bahreïn pour des discussions avec les hauts responsables de la sécurité bahreïnis.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété à plusieurs reprise que d'autres pays arabes pourraient établir des relations diplomatiques avec Israël, estimant que ces pays privilégiaient désormais l'aspect économique plutôt que la résolution du conflit israélo-palestinien.
Plus tôt cette semaine, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a tenté de convaincre l'Arabie saoudite, chef de file des monarchies arabes du Golfe et rival de l'Iran dans la région, de normaliser les relations avec Israël.
Après avoir reçu son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhane, il a dit que les accords avec les Emirats et Bahreïn "reflètent les changements en cours dans la dynamique de la région", "ces pays reconnaissent à juste titre le besoin de coopération régionale pour contrer l'influence iranienne et favoriser la prospérité".
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"Nous espérons que l'Arabie saoudite envisagera de normaliser ses relations aussi", a-t-il ajouté.
A ses côtés, le ministre saoudien n'a toutefois pas évoqué ce sujet.
Une reconnaissance d'Israël par l'Arabie saoudite constituerait un vrai tournant au Moyen-Orient. Mais le Royaume a clairement dit qu'il ne suivrait pas l'exemple des Emirats et de Bahreïn, qui ont rompu un "consensus arabe" conditionnant toute normalisation avec l'Etat hébreu à un règlement du conflit israélo-palestinien.