Israël: Netanyahu admet avoir reçu de l'argent d'un Français poursuivi

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reconnu lundi dans un communiqué avoir touché de l'argent d'un Français jugé à Paris dans une vaste affaire d'escroquerie à la taxe carbone, tout en se défendant d'avoir enfreint la loi.

Le 06/06/2016 à 08h30

La justice israélienne a indiqué de son côté avoir commencé à s'intéresser au dossier et "examiner" la question.

L'affaire concerne des dons qu'Arnaud Mimran aurait faits à M. Netanyahu à une époque où il n'était pas Premier ministre.

M. Mimran est un des principaux prévenus dans un procès qui s'est tenu en mai à Paris pour escroquerie à la taxe carbone. La fraude, chiffrée à 283 millions d'euros, consistait à acheter des quotas d'émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée l'Etat.

Au cours des audiences, Arnaud Mimran a affirmé avoir en 2001, légalement selon lui, fait don d'un million d'euros pour la campagne de M. Netanyahu. Il a dit l'avoir fait "à titre personnel", sur le "compte personnel" de l'actuel Premier ministre israélien.

A l'époque, M. Netanyahu, battu aux législatives de 1999, était en retrait des fonctions politiques, mais effectuait "des interventions médiatiques et de nombreux déplacements à l'étranger, pour le bien de l'Etat d'Israël, dans le respect de la loi", a dit le bureau du Premier ministre dans un communiqué.

"M. Mimran a contribué à (ces) activités publiques de M. Netanyahu au début des années 2000 alors que M. Netanyahu était une personne privée et n'assumait aucune fonction politique", a-t-il ajouté.

M. Mimran "tente de détourner l'attention" en tentant de mettre en cause M. Netanyahu, a dit le bureau du Premier ministre.

Le communiqué ne précise ni le montant, ni les dates, ni les conditions des transferts d'argent.

Le procureur général Avichaï Mandelblit a ordonné "d'examiner" le témoignage de M. Mimran "aussitôt qu'il a été porté à sa connaissance", a indiqué une porte-parole du ministère de la Justice. Elle a précisé qu'aucune enquête n'était formellement ouverte.

Le 06/06/2016 à 08h30