Le bureau de presse du gouvernement israélien (GPO) a indiqué mercredi soir 6 septembre sur sa page Facebook que Netanyahu avait exigé que Walid Al-Omari soit exclu de la conférence sur la liberté d'expression que le GPO organise jeudi.
Selon le bureau de presse du gouvernement, Netanyahu a également réitéré son intention de fermer la chaîne en Israël, ordonnant que "des mesures légales soient prises pour empêcher l'attribution d'accréditation à tous les journalistes d'Al Jazeera travaillant en Israël et pour fermer les bureaux (de la chaîne)".
Le chef du gouvernement avait annoncé le 26 juillet sa volonté de réduire au silence la chaîne, qu'il avait accusée d'incitation à la violence, notamment lors de l'accès de fièvre autour de l'esplanade des Mosquées à Al-Qods en juillet.
Les autorités israéliennes avaient commencé à sévir en août contre la chaîne, en lançant la procédure de retrait de son accréditation à un de ses journalistes, Elias Karram. Elles lui reprochaient d'avoir déclaré à une chaîne proche des Frères musulmans de concevoir son métier comme faisant "partie intégrante de la résistance" palestinienne contre Israël.
Mais le 30 août, le GPO a annoncé que son accréditation serait provisoirement maintenue pendant six mois, au cours desquels Israël surveillera la couverture du journaliste.
Al Jazeera est aussi dans le collimateur de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de l'Egypte qui ont rompu avec le Qatar le 5 juin. Ces pays accusent l'émirat de "soutenir le terrorisme" mais surtout de se rapprocher de leur grand rival régional l'Iran.
L'accès à Al Jazeera, fondée il y a plus de 20 ans par le gouvernement du Qatar et qui dispose aujourd'hui d'une large audience à l'international, a été bloqué dans ces pays. Ils ont également exigé du Qatar de fermer cette chaîne, une demande jugée "inacceptable" par le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme car "compromettant la liberté d'information".
Al Jazeera dispose de près de 80 bureaux à travers le monde et diffuse dans plusieurs langues. Elle a été la caisse de résonance des mouvements du Printemps arabe contre les régimes autoritaires de la région. Ses détracteurs lui reprochent une ligne pro-islamistes.