Il a joué un rôle essentiel dans l’émergence du pop art avec ses toiles et ses installations. L’artiste américain James Rosenquist, qui avait démarré sa carrière en peignant des panneaux publicitaires, est décédé vendredi à l’âge de 83 ans, selon son site officiel.
«Mes affiches étaient de l’art», expliquait-il lors d’un entretien à la station de radio publique WNYC en 2004, évoquant la difficulté de rendre fidèlement le visage des acteurs de cinéma sur les affiches de films qu’il peignait. Cette première expérience de peintre l’a mis au contact de l’esthétique publicitaire, influence déterminante du pop art, qui l’a largement réutilisée et détournée.
L’artiste, né en 1933 dans le Dakota du Sud, a aussi intégré dans ses premières œuvres une série d’objets de consommation courante, autre tendance forte du pop art. Il est ainsi, principalement avec Roy Lichtenstein et Andy Warhol, l’un des fondateurs de ce nouveau courant, initialement décrié par les classicistes mais rapidement devenu majeur dans le monde de l’art.
Une peinture actuelle, tournée vers le présent
Son tableau le plus célèbre, F-111 (1964-65), œuvre monumentale de 3 mètres de haut sur 26 mètres de long, mêle ainsi des spaghettis, une petite fille sous un casque à permanente et un champignon atomique. Cette toile, sans doute la plus célèbre, est actuellement exposée au Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Directement inspirée de la signalétique publicitaire, Be Beautiful a établi, en 2014, un record pour l’artiste avec 3,3 millions de dollars lors d’une vente à New York organisée par la maison Sotheby’s.
James Rosenquist s’est ensuite éloigné progressivement de l’esthétique consumériste, s’aventurant même dans l’abstraction, avec un goût toujours prononcé pour les toiles de grande dimension. Il revendiquait une peinture actuelle, tournée vers le présent. «Je vis aujourd’hui. Le temps, c’est maintenant», disait l’artiste en 2004. «Il y a tellement d’idées autour de moi, donc pourquoi parler du passé?»