Le démocrate de 81 ans, qui n’a pas complètement levé les doutes sur sa capacité à gouverner le pays pour un second mandat après une interview télévisée vendredi, doit participer à deux meetings de campagne à Philadelphie et Harrisburg dans l’État de Pennsylvanie, un État clé dans la course à la Maison Blanche.
Il s’y montre généralement plus combatif dans ce type d’évènement, comme vendredi dernier dans le Wisconsin où il avait assuré qu’il resterait coûte que coûte dans la course, appuyé il est vrai par un téléprompteur.
La campagne de Joe Biden a dû, au demeurant, éteindre un autre incendie samedi après qu’il est apparu que la Maison Blanche avait fourni les questions posées à Joe Biden lors de deux interviews radiophoniques distinctes avec des stations de radio noires vendredi dernier.
La Première dame Jill Biden, qui selon la presse américaine presse son mari de président à se maintenir dans la course, doit elle faire campagne lundi en Géorgie, en Floride et en Caroline du Nord, selon un communiqué de ses services. Mais la pression des élus démocrates s’accentue.
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Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a convoqué dimanche une réunion (virtuelle) de crise des principaux élus démocrates afin de discuter de la meilleure façon de procéder, alors que le Congrès revient en session dans les prochains jours.
Le sénateur démocrate Mark Warner s’efforcerait lui d’organiser un forum similaire au sein de la chambre haute.
Quatre parlementaires démocrates ont déjà demandé sans ambiguïté à Joe Biden de renoncer à se présenter en novembre.
Une cinquième élue, Angie Craig, s’est jointe à eux samedi, affirmant dans un communiqué qu’en «l’absence de réponse énergique de la part du président lui-même à la suite de ce débat (elle) ne pense pas que le président puisse mener une campagne efficace et gagner contre Donald Trump».
Rassurer
Dans ce qui avait été présenté comme une interview télévisée décisive, Joe Biden a jugé vendredi que personne d’autre que lui n’était «plus qualifié» pour battre Donald Trump en novembre, semblant nier la réalité des sondages qui le placent en nette difficulté face à son adversaire républicain.
Lors de cet échange sur la chaîne ABC avec le journaliste George Stephanopoulos, il a aussi esquivé à plusieurs reprises la question de savoir si son état physique et mental s’était dégradé durant son mandat.
Or, ce sont bien ses capacités cognitives qui font l’objet de très vives discussions, depuis son débat catastrophique face à Donald Trump, jeudi 27 juin.
«Je passe un test cognitif tous les jours», a-t-il déclaré. «Non seulement je fais campagne, mais je dirige aussi le monde», a-t-il ajouté après avoir expliqué sa contre-performance lors du débat par son «épuisement».
Le candidat démocrate a fort à faire pour effacer l’impression désastreuse laissée par son débat face à Donald Trump, dont il n’a pas du tout réussi à gérer les conséquences immédiates: une vague d’appels à son retrait dans la presse et une flambée des inquiétudes sur sa santé mentale au sein de son parti.
Il a au moins un partisan: Donald Trump, qui lui a conseillé sur le ton du sarcasme, samedi sur son réseau Truth Social, «d’ignorer ses nombreux détracteurs et d’aller de l’avant». Le candidat républicain, resté inhabituellement discret ces derniers jours, se délecte des déchirements parmi les démocrates.
L’équipe de campagne de Joe Biden est déterminée, malgré tout, à faire comme si de rien n’était alors que le président Biden jure qu’il ne lâchera rien, sauf si le «Seigneur» devait le lui demander.
Elle a dévoilé un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant une avalanche de spots télévisés, des déplacements dans tous les États clés, et notamment dans le sud-ouest du pays pendant la convention républicaine (15-18 juillet).
La semaine s’annonce ardue pour Joe Biden, qui doit participer à une intense séquence internationale en accueillant de mardi à jeudi un sommet des dirigeants de l’Otan.
Il devra là aussi s’atteler à rassurer les alliés, alors que nombre de pays européens redoutent une victoire de Donald Trump en novembre, lui qui entretient le flou sur le soutien américain à l’alliance militaire occidentale.