Interrogé lors d’un événement à New York sur ce qui l’avait le plus surpris depuis sa prise de fonction, M. Banga a estimé que la Banque disposait d’«équipes incroyables», avec des «personnes qui pourraient avoir d’autres carrières et gagner beaucoup plus».
Mais «ils ne sont pas en capacité de réaliser ce qu’il faut en tant qu’institution, ce qui m’a fait prendre conscience qu’il y avait quelque chose de dysfonctionnel et comment l’institution devait être transformée».
Son objectif principal est donc de «réparer la plomberie», a-t-il expliqué de manière imagée, «je souhaite que lorsque je partirai, je laisse une banque travaillant de manière bien plus efficace que je ne l’ai trouvée».
Parmi les changements que le président de la BM souhaite mener, Ajay Banga a cité la nécessité de faire évoluer son mandat, qui vise actuellement à réduire la pauvreté et permettre une «prospérité partagée» pour l’amener à «l’élimination de la pauvreté mais sur une planète vivable».
Une évolution qui pourrait intervenir mi-octobre, à l’occasion des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la BM, qui se tiendront du 9 au 14 octobre à Marrakech (Maroc).
L’approche environnementale pourrait d’ailleurs être dans un premier temps centrée sur une dizaine de pays «pour lesquels la croissance des émissions pourrait être tellement importante que, si l’on ne les aide pas à basculer vers le renouvelable, tout l’effort réalisé dans les pays développé aura été inutile».
Ajay Banga espère par ailleurs augmenter la capacité de prêt de la banque de 100 ou 125 milliards de dollars sur les dix prochaines années, grâce à de nouvelles contributions des économies avancées, qui pourraient intervenir sans toucher à la structure capitalistique de la Banque.
Le président de la BM a assuré que plusieurs Etats, dont les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon ou encore les pays scandinaves étaient prêts à y participer.
Issu du secteur privé, Ajay Banga a été élu à la tête de la Banque mondiale début juin, alors qu’il était le seul candidat proposé par un Etat membre.
Parmi les chantiers qu’il souhaite mener, il a à plusieurs reprises souligné l’importance d’embarquer le secteur privé dans le financement des projets, en particulier liés à la transition climatique, alors que 1.000 milliards de dollars sont nécessaires «uniquement pour la transition énergétique», a-t-il rappelé.
La réforme de la BM, afin de mieux intégrer le climat mais aussi pour assurer une meilleure représentation des pays émergents sont parmi les principaux chantiers annoncés de son mandat.