Ce livre contient donc des citations embarrassantes pour Sarkozy. Comme: "Qu’est-ce que je vais foutre en Guyane ? C’est 200.000 habitants dont la moitié d’analphabètes" ; "Je veux mourir riche… Tony Blair me dit qu’il se fait payer 240.000 dollars par conférence. Je suis sûr que je peux faire mieux" ; "Chirac s’envoyait des actrices en catimini, Giscard des mannequins. Avec moi, tout est transparent" ; "Chirac aura été le plus détestable de tous les présidents de la Ve. Franchement, je n’ai jamais vu un type aussi corrompu" ; "Pour avoir des nouvelles de mes ministres, je n’ai qu’à regarder Paris Match, c’est le nouveau Journal Officiel. Rachida Dati, on ne la voit plus qu’en robe longue dans les soirées parisiennes…". Mais aussi cette phrase, avant l'affaire du Sofitel : "Dominique Strauss-Kahn, j’ai de quoi le faire exploser en plein vol".
Mais la révélation qui risque de faire des vagues est la décision prise par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur qui a laissé sciemment dégénérer une manifestation anti CPE pour affaiblir son concurrent de l'époque Dominique De Villepin.
Cette manifestation qui s’est déroulée un 26 mars se termine par des émeutes aux Invalides, à Paris. Patrick Buisson résume son réquisitoire contre Sarkozy de cette façon: "Pour Nicolas Sarkozy, les Invalides furent l'équivalent d'Austerlitz pour Napoléon (...) A tout le moins s'il faut en croire l'histoire qu'il aimait à raconter en petit comité. Nous avions pris la décision de laisser les bandes de blacks et de beurs agresser les jeunes blancs aux Invalides, tout en informant les photographes de Paris Match de la probabilité de sérieux incidents".
Accueilli avant même sa parution par une salve d'indignations comme un tissu de racontars aigris, le livre de Patrick Buisson est en train de créer la sensation politique du moment. L'auteur avait déjà été au centre d'un énorme scandale lorsqu’il a tenté d'enregistrer à leur insu les conversations qu'il avait l'habitude d'avoir avec Nicolas Sarkozy ou son épouse Carla Bruni.