Trois navires de guerre chinois ont sillonné les eaux entourant l’île autonome, a annoncé le ministère taïwanais de la Défense, ajoutant qu’un avion de combat et un hélicoptère anti- sous-marin avaient en outre traversé la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan.
La veille, Taïwan avait déjà détecté trois navires de guerre et un hélicoptère anti-sous-marin chinois dans les eaux entourant Taïwan, selon la Défense taïwanaise. Et mercredi 5 avril, quelques heures avant la rencontre en Californie entre Tsai Ing-wen, la présidente de Taïwan, et Kevin McCarthy, troisième personnage de l’État aux États-Unis, le porte-avions chinois Shandong avait traversé les eaux au sud-est de Taïwan en route vers le Pacifique occidental.
Pékin a toujours menacé d’une riposte si l’entretien Tsai-McCarty avait lieu, au nom de son principe «d’une seule Chine» qui interdit, selon les autorités chinoises, d’entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps. Le gouvernement communiste avait réitéré jeudi ses avertissements, promettant une réponse «ferme» et «énergique» pour «défendre sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale».
«Une seule Chine»
«Les États-Unis et Taïwan ont conspiré» afin «de renforcer leurs relations», ce qui «porte gravement atteinte» à la souveraineté chinoise et «envoie un mauvais signal de soutien aux séparatistes taïwanais», a déploré jeudi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Pékin considère l’île comme l’une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une «réunification pacifique», mais sans exclure d’employer la force. En août 2022, la Chine avait lancé des manoeuvres militaires sans-précédent autour de Taïwan en réaction à la visite sur l’île de Nancy Pelosi, qui a précédé M. McCarthy au perchoir américain.
Le Premier ministre Chen Chien-jen a déclaré vendredi que la Défense et la Sécurité nationale de Taïwan suivaient de près l’évolution de la situation et a demandé «au public de se rassurer». Taïwan veut «empêcher les ingérences» chinoises dans ses eaux territoriales, a déclaré Mme Tsai jeudi, avant de quitter les États-Unis.
Pékin doit choisir la voie de la «diplomatie» et non celle des «pressions» sur Taïwan, a de son côté exhorté jeudi Vedant Patel, porte-parole du département d’État américain. «Nous continuons d’exhorter Pékin à cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques envers Taïwan et de choisir plutôt d’exercer une diplomatie constructive», a-t-il déclaré.