«La Corée du Nord semble avoir lancé un nouveau type de missile balistique, possiblement à combustible solide», a expliqué à l’AFP l’état-major interarmées sud-coréen. Tous les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) lancés jusqu’à présent par la Corée du Nord étaient à combustible liquide. Or les missiles à combustible solide, que Pyongyang cherche depuis longtemps à mettre au point, font preuve d’une meilleure stabilité et sont plus rapides à préparer pour un lancement que ceux à combustible liquide, ce qui rend plus difficile leur détection et leur destruction par les forces américaines.
Lors d’un défilé militaire à Pyongyang en février, la Corée du Nord avait exhibé un nombre record de missiles, y compris ce que les analystes considèrent comme un nouvel ICBM à propergol solide. Lancé jeudi à 07H23 (22H23 GMT), le missile «a parcouru 1.000 km avant d’atterrir en mer de l’Est», le nom coréen de la mer du Japon, a déclaré l’armée sud- coréenne.
«Violation éhontée»
«Ce lancement constitue une violation éhontée de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, accroît inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité dans la région», a dénoncé dans un communiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine. «Les États-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain et de leurs alliés de République de Corée et du Japon», a-t-elle ajouté.
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Le tir a déclenché une brève alerte dans l’île de Hokkaido, dans le nord de l’archipel nippon. «Évacuez immédiatement. Évacuez immédiatement», a ordonné le gouvernement japonais dans un message, priant les résidents de Hokkaido de se réfugier dans des immeubles ou sous terre. Le gouvernement japonais a cependant vite confirmé que le missile n’était pas tombé sur son territoire.
«Tsunami radioactif»
Pyongyang a multiplié les essais d’armes ces derniers mois, faisant monter la tension avec Séoul et Washington. Lundi, le leader nord-coréen Kim Jong Un avait appelé à accroître les capacités de son pays en matière de dissuasion pour contrer «l’escalade des manoeuvres des impérialistes américains et des traîtres, pantins sud-coréens pour déclencher une guerre d’agression», selon l’agence de presse officielle KCNA.
Depuis le 23 mars, Pyongyang a notamment affirmé avoir mené trois tests d’un «drone sous- marin d’attaque nucléaire» capable de «produire un tsunami radioactif de grande ampleur». Le régime nord-coréen a également dit avoir procédé au lancement d’un missile balistique intercontinental (ICBM) le 16 mars.
L’an passé, la Corée du Nord s’est déclarée puissance nucléaire «irréversible», enterrant ainsi toute possibilité de négociation sur sa dénucléarisation. Et en mars, Kim Jong Un a ordonné à ses troupes d’intensifier leurs exercices en vue d’une «guerre réelle». Washington et Séoul ont répondu avec de nouvelles manoeuvres militaires conjointes, impliquant des aéronefs furtifs américains.
Pyongyang considère ces exercices comme des répétitions en vue d’une invasion de son territoire. La Corée du Sud a de son côté qualifié la Corée du Nord d’«irresponsable» après que Pyongyang a coupé les communications avec Séoul la semaine dernière. Les militaires du Nord et du Sud communiquent deux fois par jour au moyen d’une ligne spécifique, mais la Corée du Nord ne répond plus aux appels depuis le 7 avril, selon le ministère sud-coréen de l’Unification.