Un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) nord-coréen avait survolé mardi le Japon, une première en cinq ans qui avait conduit Tokyo à activer son système d'alerte.
Selon l'état-major sud-coréen, les armées sud-coréenne et américaine ont tiré ce mercredi chacune deux missiles balistiques à courte portée ATACMS «pour frapper avec précision une cible virtuelle» en mer du Japon.
Ces exercices «ont montré que nous sommes capables et prêts à neutraliser l'origine de la provocation tout en maintenant une position de surveillance constante», a-t-il ajouté dans un communiqué.
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L'armée sud-coréenne a cependant confirmé l'échec du lancement d'un cinquième missile balistique de courte portée Hyunmoo-2, qui s'est écrasé au sol peu après son lancement.
L'ogive du missile n'a pas explosé et personne n'a été blessé, selon l'état-major. Mais un important incendie s'est déclaré et a provoqué la panique dans la ville de Gangneung, sur la côte est de Corée du Sud, dont de nombreux habitants inquiets ont appelé la mairie, ont rapporté les autorités.
Mardi, des avions de combat sud-coréens et américains avaient déjà mené des exercices de frappe de précision, selon Séoul, avec le largage de bombes sur une cible virtuelle en mer Jaune par deux avions de combat sud-coréens F-15K.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby, interrogé par la chaîne CNN, a indiqué qu'il s'agissait de «répondre aux provocations du Nord, pour nous assurer que nous pouvons démontrer nos propres capacités».
Négociations sans conditions«Il ne faut pas en arriver là. Nous avons clairement fait savoir à Kim Jong Un que nous sommes prêts à nous asseoir à la table sans conditions préalables», a-t-il ajouté.
L'armée sud-coréenne a également annoncé ce mercredi le retour dans la région du porte-avions à propulsion nucléaire américain USS Ronald Reagan qui a effectué en septembre des exercices avec la marine sud-coréenne.
La Corée du Nord, qui a adopté en septembre une nouvelle doctrine rendant «irréversible» son statut de puissance nucléaire, a intensifié cette année ses tirs et a lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017.
Le tir de mardi était le cinquième en dix jours. Pyongyang n'a pas fait de commentaires à ce sujet dans les médias officiels.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi sur cette question.
Selon Séoul et Tokyo, le missile a parcouru environ 4.600 km, soit probablement la distance la plus longue jamais atteinte par Pyongyang dans le cadre de ses essais. Les missiles sont généralement tirés selon une trajectoire «loftée» pour éviter de survoler les pays voisins.
Selon des experts et hauts responsables, le missile serait un Hwasong-12 IRBM à capacité nucléaire. Il a été testé pour la première fois en 2017 et il est capable d'atteindre les bases américaines de l'île de Guam.
«Escalade»Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé une «escalade» et appelé Pyongyang «à reprendre le dialogue» afin de parvenir à «une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne».
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a pour sa part déploré une «provocation» violant «clairement les principes universels et les normes des Nations unies», et ordonné «une réponse ferme».
Séoul, Tokyo et Washington ont récemment multiplié les manœuvres conjointes, organisant le 30 septembre les premiers exercices trilatéraux anti sous-marins en cinq ans, quelques jours après des manœuvres à grande échelle des forces navales américaines et sud-coréennes.
Environ 28.500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour aider à la protéger de son voisin.
Les responsables sud-coréens et américains préviennent depuis des mois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un se préparerait à effectuer un nouvel essai nucléaire.
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Celui-ci pourrait avoir lieu après le congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre, ont indiqué ce week-end plusieurs hauts responsables du commandement américain pour l'Asie-Pacifique. «En dépit du lancement de missiles effectué aujourd'hui (...), l'intention de la Corée du Nord de procéder à un essai nucléaire restera inchangée», a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes.
«Il est probable que Pyongyang tourne au ridicule le tir de missile d'aujourd'hui -d'autant plus qu'un des tirs a échoué», a-t-il ajouté en parlant des lancements sud-coréens et américains de ce mercredi.
Pyongyang a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d'une puissance estimée à 250 kilotonnes.