Ses commentaires sont intervenus alors que le titre Adani Enterprises, fleuron de son conglomérat, venait de plonger de 10% dès l’ouverture de la Bourse de Bombay, forçant la suspension des échanges à plusieurs reprises. L’action a dévissé de 30% dans la matinée.
Le groupe poursuivait vendredi sa débâcle boursière déclenchée par des accusations de fraude comptable de la société d’investissements américaine Hindenburg Research la semaine dernière.
Adani Power, Adani Green Energy, Adani Total Gas, dont le géant français TotalEnergies détient 37,4%, et Adani Transmission ont également vu leur cotation suspendue vendredi matin.
Selon les détracteurs du magnat, sa proximité avec le Premier ministre Narendra Modi, tous deux originaires de l’État du Gujarat, l’a aidé à remporter des marchés et à éviter une surveillance adéquate.
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«Sans fondement»
«Ces allégations sont sans fondement», a-t-il objecté vendredi matin sur la chaîne de télévision India Today, ajoutant que le fait que les deux hommes soient nés au Gujarat faisait de lui une «cible facile».
«Le fait est que mon succès professionnel n’est pas dû à un seul dirigeant mais aux réformes politiques et institutionnelles initiées par plusieurs dirigeants et gouvernements sur une longue période de plus de trois décennies», a-t-il ajouté.
Le conglomérat de M. Adani subit durement les accusations de «manipulation éhontée des actions et d’un système de fraude comptable sur plusieurs décennies» portées par la société d’analyse en investissements Hindenburg Research.
Le groupe y avait réagi dimanche en se disant victime d’une attaque «malveillante» visant à salir sa réputation.
«Ce n’est pas seulement une attaque injustifiée contre une entreprise spécifique, mais une attaque calculée contre l’Inde, l’indépendance, l’intégrité et la qualité des institutions indiennes, ainsi que l’histoire de la croissance et l’ambition de l’Inde», a-t-il répliqué dans une longue déclaration qui semble ne pas avoir convaincu les investisseurs.
La capitalisation boursière combinée du conglomérat a chuté de plus de 100 milliards de dollars depuis que la publication du rapport Hindenburg Reseach.
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Gautam Adani a vu sa fortune personnelle dégringoler de plusieurs dizaines de milliards de dollars, l’excluant du Top 10 des grandes fortunes mondiales établi par Forbes en temps réel. Il a perdu en conséquence son titre d’homme le plus riche d’Asie.
Le groupe Adani a annulé mercredi soir son offre publique de suivi (FPO) de 2,5 milliards de dollars d’actions d’Adani Enterprises qui avait été sursouscrite la veille, le magnat en difficulté ayant considéré qu’il ne serait pas «moralement correct» de poursuivre l’opération.
Endettement préoccupant
Cette vente était censée contribuer à réduire les niveaux d’endettement préoccupants de l’entreprise et à restaurer la confiance en élargissant sa base d’actionnaires.
Mercredi, le titre de Adani Enterprises avait fini les échanges sur une chute de 28,45% à 2.128,70 roupies (26 dollars).
Selon l’agence Bloomberg, ce plongeon serait lié à une information selon laquelle le groupe bancaire Credit Suisse avait cessé d’accepter les obligations du conglomérat Adani comme garantie collatérale pour les prêts sur marge accordés à ses clients de la banque privée.
Interrogé par l’AFP, Credit Suisse n’a pas souhaité faire de commentaires.
Depuis, d’autres groupes bancaires comme Citigroup aux États-Unis ont fait de même, toujours selon Bloomberg, suscitant des inquiétudes quant à la manière dont Adani va pouvoir lever des fonds frais.
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Selon des analystes, cette tempête nuit à l’image de l’Inde au moment même où elle cherche à détourner les investisseurs étrangers de la Chine.
La Banque centrale indienne a demandé aux prêteurs des détails sur leur exposition au groupe Adani dont les intérêts comprennent des ports, des télécommunications, des aéroports, des médias, du charbon, du pétrole et de l’énergie solaire, a rapporté Bloomberg citant des sources anonymes.
Dans son interview de vendredi, M. Adani a affirmé que 32% seulement des prêts contractés par ses entreprises concernaient des banques indiennes, près de la moitié de leur dette relevait d’obligations internationales.
«Mon groupe et moi-même sommes convaincus que nous pouvons tenir nos promesses et faire des affaires dans n’importe quelle partie du monde», a-t-il également affirmé.