Le 24 mars dernier, la journaliste palestinienne, Nadia Abu Shaban, postait et commentait sur son compte Twitter, un cliché qui a mis Internet en émoi. Un journaliste turc a pris cette photo d'une fillette syrienne qui a confondu l'appareil photos avec une mitraillette, pétrifiée, les mains en l'air et les lèvres pincées".Sur la photo, on ne peut qu'être frappé par le désarroi qui se lit dans les yeux de cette enfant qui pense que sa dernière heure a sonné. "Cela me brise le coeur", "Honte à l'humanité", ont commenté avec indignation les utilisateurs, des dizaines de milliers à avoir relayé cette photo sur les réseaux sociaux.Le monde entier et les médias de tous bords se sont interrogés sur l'identité de cette enfant tétanisée par la peur, tentant de connaître celui qui a capturé ce moment aussi émouvant que scandalisant. Contacté par la BBC, l'auteur de ce cliché, Osman Sağırlı, a alors expliqué qu'il s'agit d'une petite fille de quatre ans, Adi , rencontrée en 2012 dans le camp de réfugiés d'Atmeh, situé à dix kilomètres de la frontière turque. Orpheline de père, mort sous les bombardements à Hama. La fillette vivait avec sa mère et ses trois frères et sœurs. " J'ai utilisé un téléobjectif et elle a cru que c'était une arme, a raconté le photographe turc. J'ai alors réalisé qu'elle était pétrifiée quand j'ai pris la photo parce qu'elle serrait les lèvres et avait levé les mains en l'air. D'habitude, les enfants s'enfuient, se cachent le visage ou sourient lorsqu'ils voient un appareil photos". Un cliché poignant témoin d'une enfance martyrisée, habituée à l'horreur et aux exécutions sommaires.
Par Ouardigh Rahmouna
Le 02/04/2015 à 08h33