"Personne n'est plus pro-Israël que moi", avait déclaré Trump en mars. Il a également promis, au cours de sa campagne, de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, un tel transfert qui romprait avec la politique historique de Washington.
Comme le reste de la communauté internationale, les Etats-Unis ne reconnaissent pas Jérusalem comme la capitale d'Israël, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël, la capitale de leur futur Etat.
Sur la colonisation, de plus en plus critiquée par l'Administration sortante de Barack Obama, le conseiller de Trump pour Israël, David Friedman, avait dit à l'AFP le mois dernier ne pas croire que Donald Trump considérait les colonies juives établies dans les territoires palestiniens de Cisjordanie occupée comme illégales.
Il a également affirmé queTrump était "extrêmement sceptique" concernant l'idée d'une solution "à deux Etats" israélien et palestinien vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, pour régler leur conflit, une solution que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit soutenir.
Solution à deux Etats ?Friedman avait assuré que Trump "ne mettrait jamais Israël sous pression pour promouvoir une solution à deux Etats ou toute autre contre la volonté du peuple israélien".
La droite israélienne a ainsi vu une aubaine dans l'élection de Trump, certains appelant même à enterrer une fois pour toutes la solution à deux Etats.
"L'ère d'un Etat palestinien est terminée", a affirmé le ministre de l'Education, Naftali Bennett, qui dirige le parti nationaliste religieux Foyer juif.
Mais Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement est considéré comme le plus à droite de l'Histoire d'Israël, semble, lui, avoir opté pour la prudence, pour l'instant.
Certains analystes soulignent que cela pourrait être en partie à cause de l'imprévisibilité de Donald Trump, qui avait notamment inquiété les Israéliens en déclarant à un certain moment de sa campagne sa neutralité dans le conflit israélo-palestinien.
Benjamin Netanayhu a félicité Donald Trump mercredi dans un communiqué avant de lui téléphoner. "Les deux dirigeants, qui se connaissent depuis de nombreuses années, ont eu une conversation chaleureuse et sincère", selon un communiqué du bureau de Netanyahu.
"Ils ont également discuté des questions régionales. Le président élu Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une réunion aux Etats-Unis à la première occasion", poursuit le communiqué.
Netanyahu soulagéMême si Trump peut sembler imprévisible, Benjamin Netanyahu pourrait être soulagé d'avoir un républicain à la Maison Blanche. Les relations ont été difficiles avec l'Administration Obama qui a notamment critiqué la politique de colonisation israélienne.
En outre, Israël craint que le président Obama ne cherche à obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit avant la fin de son mandat le 20 janvier.
"Il y a beaucoup de signes que l'Administration Trump pourrait être très accommodante dans ses relations avec le gouvernement israélien actuel", estime Shmuel Rosner, du Jewish People Policy Institute.
"Le Premier ministre israélien de droite, Benjamin Netanyahu, aura un homologue à Washington qui ne lui sera pas instinctivement opposé, ni à ses politiques."
Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a félicité Donald Trump en émettant l'espoir que la paix avec Israël pourrait être atteinte au cours de son mandat. Cependant, un responsable de haut rang a manifesté "l'inquiétude" des Palestiniens face à un président américain "imprévisible".
"Nous sommes inquiets parce que nous avons ici quelqu'un qui a été complètement imprévisible, un franc-tireur", a-t-il dit à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat.
“Confronté aux réalités de la fonction”Mais il souligne aussi que "ses déclarations sont tellement (...) illogiques et en contradiction avec le droit et le consensus international qu'elles ne peuvent pas être mises en oeuvre". "Les choses changeront quand il sera confronté aux réalités de la fonction", a espéré le responsable palestinien.
Alors que l'élection de Donald Trump a plu à la droite en Israël, certains analystes préviennent que rien n'est acquis. "Trump a brisé toutes les règles possibles et il n'hésitera pas, s'il le souhaite, à briser celle-là aussi (le soutien traditionnel des Etats-Unis à Israël", écrit ainsi le chroniqueur Ben Caspit dans le journal israélien Maariv.