Des rassemblements auront lieu sur l’ensemble du territoire algérien le 24 février contre l’exploitation du gaz de schiste. C’est ce qu’a annoncé l’Instance de suivi et de coordination de l’opposition (ISCO), à l’issue d’une réunion tenue mardi 3 février à Alger. Ces rassemblements, qui coïncident avec l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, seront l’occasion de dénoncer le projet d'exploitation du gaz de schiste, explique l’Instance de coordination, relayée par le journal «Tout sur l’Algérie» (TSA), dans son édition de jeudi 5 février.
Prendront part à ces rassemblements les leaders des partis politiques et d’anciens premiers ministres, dont l’ex-challenger d’Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles de 2014, Ali Benflis. Ces personnalités opposées au locataire du Palais El Mouradia auraient décidé de marcher à Alger, -décision obtenue au forceps, indique l’ISCO-, après que certains membres aient proposé l’organisation d’un grand meeting.
Du gaz dans l’airDepuis un mois, jour pour jour, le sud algérien vit au rythme des sit-in de protestation contre l’exploitation du gaz de schiste. In Saleh, dans le sud algérien a réussi le pari de deux mois de soulèvements, souvent confrontés à une répression sanglante par la gendarmerie algérienne. Après la ralliement de plusieurs dizaines de wilayas à ces protestations, les immigrés algériens se sont à leur tour associés à ce mouvement en organisant, ces derniers jours, à Paris et à Lyon, une série de manifestations de soutien aux opposants au projet de gaz de schiste d’In Saleh.
Face à cette escalade, les autorités algériennes essaient en vain de contenir la colère populaire. Ni les «assurances» du président Bouteflika, lequel avait invité les opposants à des négociations au Palais El Mouradia, ni la sortie lénifiante du ministère de l’Energie, et encore moins les tentatives d’apaisement menées par les autorités de Tamanrasset n’ont réussi à «calmer le jeu».
Toujours en butte aux séquelles des essais nucléaires menés par l’ancien colon français, -véritable désastre cancérigène-, la population du sud algérien ne peut accepter qu’on en rajoute à son calvaire avec l’exploitation du gaz de schiste. Cette escalade intervient alors que les Etats-Unis viennent d’annoncer que l’Algérie détient la troisième réserve mondiale de gaz de schiste.