Les autorités canadiennes ont commencé le samedi 24 juin à enquêter sur l’accident du Titan, le petit submersible privé disparu près de l’épave du Titanic dans l’Atlantique Nord avec cinq personnes à bord, et qui a défrayé la chronique pendant plus d’une semaine.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) «a entamé l’enquête de sécurité (...) sur l’événement mortel mettant en cause le navire Polar Prince», le navire canadien duquel était parti dimanche le petit sous-marin de tourisme, a annoncé samedi sa présidente Kathy Fox.
Une telle enquête prend habituellement entre 18 et 24 mois, mais le BST va essayer «d’aller plus vite, car nous savons que tout le monde veut des réponses, notamment les familles», a-t-elle indiqué. Une équipe du BST est arrivée à Saint-John’s, à Terre-Neuve, et «examine le lieu de l’événement et de l’épave, interviewe les témoins et recueille toute l’information pertinente», a-t-elle ajouté.
Une enquête distincte de la Gendarmerie
Le BST est l’organisme en charge des enquêtes sur les accidents aériens, ferroviaires et maritimes dans le but d’améliorer la sécurité des transports. Il ne se prononce pas sur d’éventuelles responsabilités civiles ou pénales. Une deuxième enquête, distincte, a été ouverte par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Ses enquêteurs ont «commencé à examiner les circonstances qui ont mené à la mort des cinq personnes qui se trouvaient à bord du submersible», a annoncé samedi Kent Osmond, un responsable de la GRC de la province de Terre-Neuve-et-Labrador.
Cette dernière doit permettre d’évaluer «si une enquête complète de la GRC est justifiée ou non», a-t-il indiqué, précisant qu’«une telle enquête ne sera menée que si notre examen des circonstances indique que des lois criminelles fédérales ou provinciales ont pu être enfreintes».
Les garde-côtes américains ont annoncé jeudi que les cinq passagers du Titan, submersible de tourisme scientifique qui avait disparu dimanche dans l’Atlantique étaient morts dans l’«implosion catastrophique» de l’engin.
En relation avec la même affaire, Jay Bloom, promoteur immobilier américain, a révélé cette semaine que le PDG d’OceanGate Expeditions, Stockton Rush, qui faisait partie des cinq personnes mortes dans l’accident, lui avait proposé, ainsi qu’à son fils, deux places à bord du submersible Titan, mais qu’il avait refusé de participer à l’expédition pour des raisons de sécurité et d’emploi du temps.
Jay Bloom se serait vu répondre par Rush que l’expédition était «bien plus sûre que de voler dans un hélicoptère ou même de faire de la plongée sous-marine». «Il était absolument convaincu que c’était plus sûr que de traverser la rue», a déclaré le promoteur immobilier, qui a précisé que l’homme d’affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman, âgé de 19 ans, avaient finalement pris les places disponibles.