La peur, la douleur, le sang... elle fait tout oublier. Cette petite pilule blanche, principalement composée d’amphétamines, serait le meilleur allié des combattants de Daesh. Egalement très prisée dans des pays de Golfe, elle serait source d’un business florissant.
Créé dans les années 1960, le Captagon était d’abord prescrit pour soigner l’hyperactivité, la narcolepsie et la dépression. Sur la liste des substances psychotropes de l’Organisation mondiale de la santé depuis 1986, sa production a explosé à partir des années 2000, principalement en Syrie et en Turquie. D’abord très prisée dans les pays du Golfe, elle est aujourd’hui le fer de lance du groupe "Etat Islamique", mais aussi du Front Al-Nosra et des soldats de l'armée syrienne libre.
Des effets immédiats"Ça donne la pêche, tu te mets à combattre sans te fatiguer. Tu marches droit devant toi. Tu ne connais plus la peur. Les combattants l'utilisent pour veiller, pour contrôler leurs nerfs et pour augmenter leurs performances sexuelles", explique un trafiquant dans un reportage réalisé par Arte. Interrogé par Reuters, un officier de la brigade des stupéfiants de Homs décrit l'attitude de prisonniers sous l'emprise de Captagon: "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient alors qu'on les bourrait de coups."
Entre 5 et 10 dollars le paquetSi le Captagon permet d'échapper aux pressions, il est en outre source d’enrichissement pour les combattants de Daech qui profitent de son trafic pour financer les opérations militaires. "Un sac qui contient 200.000 pilules rapporte un demi-million de dollars et ne coûte que quelques milliers de dollars à fabriquer", explique un expert.
